Les têtes de Carl Meeus
Les vacances ont été courtes pour Stéphane Le Foll ! L’ancien ministre de François Hollande a profité de cette période pour rédiger un petit ouvrage intitulé La Première Graine, qui sortira en octobre chez Calmann-Lévy, et qui traitera d’agriculture et d’écologie. Un livre certes technique, mais dont le message sera éminemment politique : semer, récolter, prendre son temps, autant d’actions dont on voit le parallèle avec la situation du Parti socialiste au lendemain de la désastreuse séquence électorale. « La démonstration a été faite par Benoît Hamon qu’on disparaît si on tente de rassembler avant de savoir qui on est », constate Stéphane Le Foll en évoquant la tentative de rapprochement, pendant la présidentielle, entre le candidat socialiste et Jean-Luc Mélenchon. « François Mitterrand a toujours fait l’inverse : il crée une identité et ensuite il rassemble. » C’est cette démarche que veut appliquer ce proche de François Hollande dans la perspective du prochain congrès du Parti socialiste, programmé en février 2018. Un temps suffisamment long pour réfléchir à ce que doit être le PS dans cette nouvelle donne politique. Comme Les Républicains, les socialistes se retrouvent avec les mêmes problèmes. Sur le fond comme avec les personnes. Stéphane Le Foll s’insurge quand il entend certains justifier la défaite du PS parce qu’il « n’a pas été assez à gauche. Ah bon ? Et pourquoi Emmanuel
Macron a gagné alors ? » s’insurge celui qui n’a pas la mémoire courte et se souvient que cette critique avait déjà été formulée pour justifier la défaite de Lionel Jospin le 21 avril 2002, alors que Jean-Marie Le Pen se qualifiait pour le second tour face à
Jacques Chirac. Autre chose qui agace l’ancien ministre, le déménagement du siège du parti dans un quartier populaire, pour être proche de la base électorale ! Là encore, Stéphane Le Foll remet calmement mais fermement les pendules à l’heure : « Le parti communiste, dont le siège est place du Colonel-Fabien, a-t-il reconquis les couches populaires ? » Mais ce qui agace le plus Stéphane Le Foll, ce sont les élus qui jouent sur les deux tableaux. « Ils doivent choisir. On ne peut avoir un pied dedans et un pied dehors », dit-il en visant les amis de Benoît Hamon. Mais alors, que faire de Jean-Yves Le Drian ? Ministre de Macron mais toujours membre du PS ? « Il fera ce qu’il voudra, mais il faudra clarifier un jour », maugrée le Breton.
Il faudra clarifier un jour