Le Figaro Magazine

AU NU ET AU SU

- NICOLAS UNGEMUTH

Parisienne­s, Parisiens, mères de famille, pères de famille, l’heure de la rentrée a sonné lundi dernier, et avec elle revient le rythme monotone des weekends. Que faire avec les enfants ? La fête à NeuNeu ne fait plus tellement rêver… Les promenades en forêt sont tristes et il faut désormais s’y rendre à vélo ou à trottinett­e. Alors quoi ?

Alléluia, depuis peu, une nouvelle activité familiale est à la portée de tous : le samedi ou le dimanche, vous pourrez désormais emmener vos enfants au camp de naturistes du bois de Vincennes

(il ne faut plus dire « nudiste », car dans

« nudiste », il y a « nu », et « nu » c’est moche, voire cru. D’ailleurs, les naturistes ne sont pas nus, ils sont « nature »). Et pourquoi ne pas convier Pépé et Mémé, ainsi que quelques fichés S, à cette communion en plein air dans le plus simple appareil ? Cette brillante idée a germé dans les cerveaux survoltés du groupe EELV et a été votée en 2016 par un Conseil de Paris en extase devant ce lumineux projet (« Nous souhaitons participer à une vision ouverte de l’utilisatio­n des espaces publics parisiens », comme c’est beau !).

Dans Le Parisien, un naturiste enthousias­te s’exprime : « On a enfin un espace pour être en harmonie avec la nature », dit-il. Un autre pratiquant déclare à 20 Minutes que « cela permettra de faire évoluer les mentalités sur la nudité, sur nos valeurs, notre respect à la nature ». Car la nature ne lésine pas. Habillé, vous ne la respectez pas ; impossible « d’entrer en harmonie » avec elle. La nature est, manifestem­ent, l’héritière des physios du Palace au début des années 80 : intransige­ante. Si vous êtes en slip, vous n’entrez pas.

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