Le tableau de bord de… Gauguin
Parmi les nombreuses îles qui composent l’archipel de l’art, il en est une qui subira cet automne un raz de marée de visiteurs, de lecteurs et de spectateurs. L’art de Gauguin, à la fois peintre, sculpteur et céramiste, suscite un engouement singulier en France. La preuve avec, en premier lieu, une exposition exceptionnelle au Grand Palais, fruit d’une collaboration avec le musée d’Orsay, qui possède déjà de nombreuses oeuvres de l’artiste, et l’Art Institute de Chicago. En 2015, la Fondation Beyeler avait accueilli à Bâle 370 000 personnes pour une grande rétrospective où étaient montrées 51 de ses oeuvres. Malgré la présence de 243 pièces, les organisateurs de « Gauguin l’alchimiste » (du 11 octobre au 22 janvier 2018) prévoient prudemment 300 000 visiteurs. En espérant se tromper. Gauguin est aussi une source d’inspiration pour bon nombre d’écrivains. Essais, rééditions, biographies, livres d’art : pas moins de 20 ouvrages sont annoncés cet automne. Sans parler des hors-séries comme celui du Figaro. Ou des Mémoires de l’artiste, qui ont par ailleurs servi de trame au long-métrage d’Edouard Deluc, réalisateur de Gauguin. Voyage de Tahiti (en salles le 20 septembre). Le film retrace l’exil du peintre, incarné par Vincent Cassel (photo), en Polynésie de 1891 à sa mort, en 1903. Ruiné financièrement et moralement, l’artiste si peu reconnu de son vivant avait coupé avec la civilisation européenne pour s’enfoncer dans la jungle et y trouver ce qui lui inspira ses plus belles créations. A l’époque, elles se vendaient quelques francs. Aujourd’hui, elles valent plusieurs millions d’euros…