Le Figaro Magazine

Dans la tête de… Eric Revel

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Difficile d’afficher un curriculum vitae plus complet. Presse écrite, radio, télévision… Eric Revel a exercé son savoir-faire dans de nombreux groupes à des postes à responsabi­lités. L’exrédacteu­r en chef du service Economie de LCI, dont il est devenu par la suite directeur général, préside depuis bientôt un an aux destinées de France Bleu. En cette rentrée, il entend renforcer encore la position du réseau des radios locales publiques françaises. Un accro à l’actu, qui veille néanmoins à s’accorder quelques moments d’évasion.

France Bleu en quelques mots ?

Bienveilla­nce, proximité, bien-être ensemble.

Les principaux changement­s ?

Une grande émission quotidienn­e de services, baptisée « La Vie en bleu » et diffusée de 9 heures à 11 heures, sur toutes les problémati­ques de la vie quotidienn­e.

Quelles régions avez-vous découverte­s depuis votre prise de fonction ?

Le Pays basque et l’est de la France.

Le meilleur souvenir de votre carrière ?

Mon premier article dans la presse tennistiqu­e sur la joueuse argentine Gabriela Sabatini. Elle possédait un jeu magique, une façon de servir incroyable et un charisme formidable. Je devais avoir 24 ou 25 ans.

Vos modèles dans le journalism­e ?

Paul Guilbert, du Figaro, et Christian Vella, qui était grand reporter à L’Equipe. On a tous rêvé aussi d’être à la fois Albert Londres et Joseph Kessel.

Premier souvenir radiophoni­que ?

« Radioscopi­e » de Jacques Chancel ! Bien des années après, je l’ai accueilli sur Radio Nostalgie. Quand je l’ai eu devant moi, j’étais très ému. Je ne ratais jamais ses rendez-vous.

De quoi n’avez-vous jamais fait l’économie ?

De mon temps.

Pourriez-vous faire de la politique ?

La mission de service public que m’a confiée Mathieu Gallet (PDG de Radio France, ndlr), c’est peut-être ma façon d’en faire.

La personnali­té la plus difficile à interviewe­r ?

François Mitterrand dans son bureau ! J’écrivais un livre sur Madagascar. Claude Gubler, que je voyais dans les voyages officiels, avait réussi à me décrocher deux interviews. De mémoire, c’était en 1989. J’avais 28 ans. C’était très impression­nant.

Vos musiques préférées ?

Je suis très porté sur la variété française. Ce n’est pas un hasard si j’ai participé à la création de Nostalgie. J’ai un grand faible pour Serge Lama, Serge Reggiani ou Barbara. Dans la génération actuelle, Zaz et Julien Doré m’intéressen­t beaucoup. Chez les Anglo-Saxons, j’adore le groupe Texas.

Vos livres de chevet ?

Avant que les ombres s’effacent (Sabine Wespieser éditeur), de Louis-Philippe Dalembert. L’histoire d’Haïtiens qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, octroient des visas aux Juifs pourchassé­s en Europe. Du côté des romanciers américains, j’apprécie Paul Auster.

Vos films cultes ?

Un drôle de paroissien de Jean-Pierre Mocky, avec Bourvil, Le Guépard de Luchino Visconti, et Big Fish de Tim Burton, qui a été un choc.

La boisson qui vous rend meilleur ?

Le vin.

Dernier fou rire ?

Avec ma femme, Sophie ! Mes deux fils m’accusaient d’avoir triché à la belote… alors que c’était plutôt l’inverse !

Comment dissoudre la tristesse ?

En se répétant qu’il y a très peu de choses graves.

Un dîner idéal avec des personnage­s historique­s ?

J’aurais aimé entendre le général de Gaulle parler de Napoléon.

Un lieu qui vous rend serein ?

La plage de La Couarde, sur l’île de Ré.

Un arôme ?

La vanille malgache.

Un autre pays où vous pourriez vivre ?

Le Canada.

Un défaut pour lequel vous avez de l’indulgence ?

La jalousie.

Un rêve inassouvi ?

Etre magicien !

Votre état d’esprit actuel ?

Je vois la vie en bleu.

Votre devise ?

Je reprendrai­s cette formule de Francis Bacon : « Je suis un optimiste désespéré. »

PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE DE BOISHUE

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Le directeur de France Bleu sillonne actuelleme­nt les régions à la rencontre de ses équipes et des auditeurs. Une vraie cure de jouvence pour le Charentais, qui a longtemps officié dans des studios parisiens (Nostalgie, LCI, etc.).

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