VESTE : QUAND ON LUI FAIT LES POCHES…

Les femmes ont un sac à main, les hommes une veste. Les modèles actuels sont comme le couteau suisse, elles regorgent de petits logements. A l’intérieur, en haut, se trouvent deux poches portefeuilles souvent accompagnées d’une étroite poche pour un stylo ou un peigne. Dans la doublure, en bas, se dévoile une autre poche pour l’étui à cigarettes, souvent réemployée pour un smartphone, en attendant que les politiques sanitaires chassent aussi ses ondes malfaisantes de la proximité du corps. A l’extérieur, sur les côtés, nous pouvons nous servir classiquement de deux poches à rabat qu’il convient évidemment de découdre ! Car avoir deux poches dont on ne pourrait se servir reviendrait à acheter une Rolls-Royce dont on aurait condamné le coffre. Mais attention, la veste n’est pas une camionnette utilitaire, même si l’on peut y ordonner bien des effets personnels. Il ne faut pas trop charger les poches, au risque de passer du panache au rustre. Enfin, sur la poitrine côté gauche se situe une dernière poche, la septième. De quoi ranger du fourbi ! Cette poche poitrine a été inventée tardivement. Les habits d’Ancien Régime en sont dépourvus de même que les fracs et autres redingotes victoriennes. Discrètement apparue sur les premiers vestons de sport, elle émerge sporadiquement sur les habits de ville aux alentours des années 1880. Les beaux vêtements ont toutefois attendu le XXe siècle pour lui faire une vraie place. Disposée en biais vers l’aisselle, elle était à l’origine souvent munie d’un rabat mobile. Ce dernier a évolué vers un rectangle de tissu dorénavant cousu. La pochette apportant délicatesse et style est son complément indispensable. Un illustre Anglais dont j’ai oublié le nom ne disait-il pas : une veste sans pochette est aussi vide que son propriétaire ?

Ne pas trop les charger