Les têtes de Carl Meeus
« Face à Emmanuel Macron qui tente d’occuper tout l’espace politique, deux tentations existent : faire la droite en marche, comme les Constructifs, ou partir à droite toute comme Laurent Wauquiez. Je fais le pari d’une troisième voie. » Dans les salons de réception de l’hôtel de Région, au coeur du VIIe arrondissement en attendant le déménagement prochain en banlieue parisienne, Valérie Pécresse explique son choix de ne pas concourir à la présidence des Républicains. « J’ai été élue dans une Région de gauche en disant aux électeurs que je me battrais pour cette Région. Je ne vais pas leur dire maintenant que je pars pour la présidence du parti. » L’ancienne ministre veut construire sa crédibilité sur son bilan à la tête de l’Ile-de-France, en partant de l’idée que l’élection d’Emmanuel Macron a totalement bouleversé l’équation politique. « On a changé d’époque. Les vieilles méthodes, les vieilles idées, ça a un petit côté saison 3 d’une série dont les gens ne veulent plus. » D’où sa décision de lancer son mouvement, Libres !, tout en restant, pour le moment, membre de LR avec l’intention de ne pas s’impliquer dans la campagne interne.
Vieilles méthodes, vieilles idées
« Il y a un espace politique. » Depuis son duché de Normandie, Hervé Morin regarde ceux qui s’agitent à Paris et attend octobre pour passer à l’offensive. Le centriste est prêt à bâtir quelque chose avec les Républicains qui ne se sentent pas à l’aise avec l’idée de voir Laurent Wauquiez prendre la présidence et ceux qui n’ont pas basculé chez les Constructifs. « Arrêtons de penser d’abord à la présidentielle et faisons du collectif », lance le président de la Région Normandie, qui quittera l’UDI d’ici à la fin de l’année pour reconstruire un projet politique « ouvert sur la société, girondin et européen ». Gérald Darmanin est le ministre qui concentre les critiques les plus violentes chez les Républicains. Eric Ciotti ne lui pardonnera jamais d’être venu soutenir son adversaire aux législatives, en juin dernier. « Ça a choqué Sarkozy », raconte celui qui se souvient avoir dîné au cap Nègre en octobre 2016 avec Darmanin, après le meeting de Toulon. « Il est d’une plasticité intellectuelle incroyable. C’est le Doriot de la politique française », ose même un député, marqué par son parcours « de Vanneste à Macron », quand Doriot est passé du communisme à la collaboration.