ADÉLAÏDE ZULFIKARPASIC
La séquence électorale présidentielle a montré la difficulté pour les instituts de sondage d’anticiper les mouvements de l’opinion. Déjà difficiles à appréhender en temps normal, ces mouvements ont été encore plus compliqués à décrypter cette fois-ci, tant les électeurs changeaient de candidats facilement, passant de Mélenchon à Fillon, voire de Le Pen à Mélenchon. C’est la raison pour laquelle Adélaïde Zulfikarpasic, directrice de BVA, a lancé en mai 2016 Pop2017, une plate-forme de surveillance de l’opinion publique destinée à observer et comprendre les comportements des électeurs. En couplant les sondages, les observations sur le web et les réactions d’une communauté invitée à donner ses impressions via des forums de discussion, les équipes de BVA ont pu anticiper certains comportements. Comme le vote en faveur de François Fillon dès le début du mois de novembre ou celui en faveur de Benoît Hamon, dès le mois de décembre. Dans les deux cas, bien avant que les sondages n’indiquent une remontée des deux candidats à la primaire des Républicains et du PS. « Pendant les débats télévisés de la primaire LR, on animait un live avec les inscrits de notre “quali”. Les gens ne parlaient que de “Fillon”. » Là où les sondages mettaient en avant l’emploi ou l’insécurité comme priorité des Français, le panel de BVA insistait sur la volonté de réformes. Thème privilégié de Macron. Fort de ces éléments, BVA a décidé de pérenniser la communauté. Relancés à la rentrée, les participants ont quasiment tous répondu présent et sont prêts à repartir pour un quinquennat d’écoute de l’opinion.