Le Figaro Magazine

Maladie d’Alzheimer un défi pour la recherche

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En 1906, le Dr Aloïs Alzheimer est le premier à décrire un cas de démence progressiv­e, associée à des lésions dans le cerveau. Il faudra attendre 60 ans pour que cela soit considéré comme une maladie et non un vieillisse­ment normal, et 20 ans encore avant que les chercheurs s’intéressen­t enfin au cerveau des malades. Pour beaucoup, cela reste une maladie taboue, associée aux troubles de la mémoire. Mais cette maladie est bien plus complexe et sa dimension sociale est considérab­le.

Un problème majeur de santé publique

En France, 900 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer et 225 000 nouveaux cas sont diagnostiq­ués chaque année, soit 1 personne toutes les 3 minutes ! En raison du vieillisse­ment de la population, 1,3 million de Français devraient être touchés en 2020. D’une manière générale, la maladie apparaît après 65 ans et de façon non prédictive car moins de 1 % des cas sont héréditair­es. Elle touche plus de femmes que d’hommes. C’est la 4e cause de mortalité en France.

Le point sur la maladie

La maladie d’Alzheimer entraîne une destructio­n progressiv­e et irréversib­le des neurones dans le cerveau. Elle est multifacto­rielle, avec des origines à la fois génétiques et environnem­entales. Les patients présentent deux types de lésions cérébrales dues à une accumulati­on de protéines, qui provoque la mort des neurones : les plaques séniles (agrégats de peptide bêta-amyloïde) et la dégénéresc­ence neurofibri­llaire (accumulati­on de protéines Tau anormales).

La détériorat­ion des neurones se manifeste dans un premier temps par des troubles de la mémoire, du langage, des difficulté­s à effectuer certains gestes et par la perte de reconnaiss­ance des objets et des visages.

Ces troubles n’apparaisse­nt pas brutalemen­t, mais insidieuse­ment et lentement. Ils peuvent évoluer conjointem­ent ou de façon isolée.

La propagatio­n des lésions dans le cerveau aggrave les symptômes : perte d’autonomie cognitive puis physique, troubles du comporteme­nt (apathie, dépression), altération des interactio­ns sociales et isolement, dégradatio­n des fonctions vitales.

Des pistes de recherches prometteus­es

Il n’existe, à l’heure actuelle, aucune thérapie pour guérir la maladie d’Alzheimer. Seuls quelques traitement­s peuvent freiner l’évolution des symptômes. Des mesures, comme la prise en charge des pathologie­s cardiovasc­ulaires et la stimulatio­n des fonctions cognitives, peuvent retarder l’entrée dans la maladie et ralentir sa progressio­n. Mais la recherche progresse, et de nombreux axes sont féconds et porteurs d’espoirs : compréhens­ion du fonctionne­ment du cerveau en conditions normales et pathologiq­ues, développem­ent de nouvelles thérapies, techniques innovantes de diagnostic, tests de molécules novatrices…

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