Le Figaro Magazine

DERNIERS MOIS POUR LE PINEL

Le dispositif de défiscalis­ation pour l’investisse­ment locatif dans le neuf a connu un vif succès au premier semestre. Il est encore possible d’en profiter avant qu’il soit modifié début 2018.

- SOPHIE FICHEPAIN

Le dispositif Pinel a fait les beaux jours de l’investisse­ment locatif dans le neuf ces dernières années, mais il doit prendre fin au 31 décembre 2017. Les particulie­rs peuvent toujours profiter du dispositif. Théoriquem­ent, il faut que la vente définitive soit signée chez le notaire avant la fin de l’année, mais les profession­nels espèrent bénéficier, comme par le passé, d’un délai supplément­aire, permettant à ceux qui ont réservé un logement en 2017 mais qui ne signeront sa vente définitive que début 2018 de rester dans le cadre actuel.

Le dispositif ne devrait pas être reconduit à l’identique l’an prochain. Opposé à un arrêt brutal « pas raisonnabl­e » , le ministre de la Cohésion des territoire­s, Jacques Mézard, a indiqué vouloir le recentrer pour le rendre plus efficace, notamment sur les zones dites tendues, là où l’offre de logements est insuffisan­te. Cette annonce suscite de nombreuses craintes. « Le dispositif actuel est bien équilibré entre le niveau de l’avantage fiscal et les plafonds de loyers par zone, estime Alexandra FrançoisCu­xac, présidente de la Fédération des promoteurs immobilier­s (FPI). Même s’il faut faire des économies budgétaire­s, il faut rappeler que le gain pour l’Etat rien qu’en TVA est d’environ 2 milliards d’euros par an . » De plus, « les ventes aux investisse­urs sont la clé de voûte de nos opérations en nous permettant de répondre aux exigences de précommerc­ialisation pour obtenir les financemen­ts bancaires nécessaire­s. Sans ces logements, il devient difficile ou impossible de produire ces opérations, ainsi que les logements sociaux exigés », insiste-t-elle. Sans compter les effets sur l’emploi. « Un logement construit, ce sont deux emplois maintenus ou créés », prévient Alain Dinin, président du groupe Nexity. Les promoteurs ne veulent pas que la dynamique actuelle de la constructi­on s’enraye : après un très bon score en 2016, le premier semestre 2017 a enregistré un peu plus de 75 000 ventes, dont près de 32 000 aux investisse­urs selon la FPI. « Le Duflot n’a pas su séduire les investisse­urs et un effet psychologi­que de rattrapage s’en est

L’investisse­ur peut réduire son impôt sur le revenu de 12 % du prix d’achat s’il s’engage à louer 6 ans, de 18 % pour 9 ans ou de 21 % pour 12 ans.

suivi », explique Thibault Dutreix, directeur général de Coffim. « La possibilit­é de louer aux ascendants et descendant­s et celle de louer sur 6, 9 ou 12 ans, ont rassuré les investisse­urs », ajoute Philippe Jarlot, gérant associé de MDH Promotion et président des Promoteurs du Grand Paris. Un autre élément incite les particulie­rs à investir en Pinel. « Les rendements des autres placements, sont faibles, contre environ 4 % brut pour le Pinel », souligne Hervé Puybouffat, président de Tagerim Promotion. La pierre est plus que jamais valeur refuge. « Et elle est rendue plus accessible par la faiblesse historique des taux d’intérêt, l’effet levier du crédit joue à plein pour se constituer un patrimoine », rappelle Edouard Rouy, directeur de Seger. Reste que le zonage du dispositif Pinel pose question. Le mécanisme a été étendu à plus de communes qu’au départ. Près de 800 villes auraient obtenu un agrément préfectora­l en trois ans ! Une quarantain­e de villes devraient se voir exclues : sont évoquées par exemple Brest, Dunkerque, Mâcon, Limoges ou Toul selon Challenges.

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 ??  ?? 75 000 logements neufs se sont vendus en France au cours du premier semestre, selon la FPI. Le chiffre de 2016 (125 058) sera-t-il dépassé en fin d’année ?
75 000 logements neufs se sont vendus en France au cours du premier semestre, selon la FPI. Le chiffre de 2016 (125 058) sera-t-il dépassé en fin d’année ?

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