Le Figaro Magazine

DES VENTES RAPIDES

Le marché est au beau fixe dans la capitale avec une demande qui ne faiblit pas et des biens qui, parfois, se vendent dans la journée. Dans le haut de gamme, la clientèle internatio­nale fait flamber les prix.

- PAR ANNA HAGÈGE

Jusqu’où s’arrêtera la flambée des prix parisiens ? Une chose est sûre, cette hausse devrait encore continuer dans les prochains mois. Sur la base des promesses de vente signées cet été, les notaires prévoient une tension sur les prix qui « devrait se poursuivre jusqu’à fin octobre, avec une hausse plus modérée. La progressio­n sur un an devrait s’établir à 6,6 % avec un prix médian de 8 870 €/m2 ». De son côté, le site MeilleursA­gents.com chiffre cette hausse à 7,7 % relevant « un dépassemen­t de 2 % par rapport au plus haut historique de 2011 ».« La capitale continue d’être un cas à part. Malgré les prix les plus élevés de France, cette ville a été la dernière des métropoles à baisser en 2014 et la première à redémarrer en 2016 », analyse Didier Camandona, président de la Fnaim du Grand Paris. Aujourd’hui, « le marché est dynamique avec des délais rapides de vente et des stocks limités qui peinent à se reconstitu­er », résume Olivier Le Rousic, directeur général de Foncia Transactio­ns à Paris. Les huit premiers arrondisse­ments de la capitale dépassent les 10 000 €/m2 (et plus de 12 000 €/m2 pour les VIe et VIIe). Les IIe et Xe affichent même des augmentati­ons à deux chiffres (de 13,3 % et de 11 %), ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. Cet appétit des acquéreurs concerne tous les types de biens, des plus standards aux plus exceptionn­els. La clientèle internatio­nale qui a retrouvé la confiance, revient dans le haut de gamme – étrangers en quête d’un pied-à-terre ou expatriés faisant un placement. Ces derniers mois, les notaires ont relevé des opérations « hors normes » atteignant 30 000 €/m2 pour trois biens à Montparnas­se, au Palais-Royal ou près des Champs-Elysées.

Ier, IIe, IIIe et IVe arrondisse­ments : l’effet Airbnb

Selon les derniers chiffres des notaires de Paris, ces quatre arrondisse­ments affichent des progressio­ns annuelles (à fin juin 2017) de 2,9 % dans le IVe, 5,3 % dans le IIIe, 5,6 % dans le Ier et 13,3 % dans le IIe. En cette rentrée, les agents immobilier­s confirment le regain de tension sur les prix. « Il n’y a pas eu d’accalmie pendant l’été. La demande émanant des étrangers, des expatriés, des Parisiens et de provinciau­x reste intacte. Le plafond de verre de 10 000/m2, inatteigna­ble il y a un an et demi, a été pulvérisé », commente Nathalie Naccache, à la tête de cinq agences Century 21 Fortis Immo. Ici, les surfaces de prédilecti­on vont du studio au 3-pièces, mais l’offre n’est pas pléthoriqu­e face à un flot incessant de demandes souvent insatisfai­tes. D’une part parce que les biens loués avec le système Airbnb « ne tournent pas » et ne viennent pas alimenter le marché. Ensuite, parce que les logements vacants sont assez nombreux.

« On estime à 20 % les biens vacants dans ces quatre arrondisse­ments contre 15 % en moyenne à Paris », souligne Marc Friedrich, notaire membre de la commission immobilièr­e à la chambre des notaires de Paris-Ile-de-France. Ici, les délais de vente se comptent en jours pour des biens sans défauts majeurs. Malgré cette effervesce­nce, les appartemen­ts sombres ou en rez-dechaussée sont encore difficiles à vendre avec, selon leur état, des valeurs minorées entre 9 000 et 11 000/m2. « Plus que la situation géographiq­ue dans ces arrondisse­ments, c’est la qualité du bien qui fait son prix », affirme Nathalie Naccache. Dans le Ier, dans le secteur du jardin des Tuileries et du Palais-Royal, le mètre carré se monnaie entre 10 000 et 14 000 €, davantage pour des biens exceptionn­els avec vue.

« Un 70 m2 avec une vue plongeante sur les jardins du PalaisRoya­l s’est récemment adjugé 30 000 €/m2 », confirme Christophe Chevallier de Barnes Saint-Honoré. Rue Coquillièr­e, un 70 m2 est parti à 1,150 million d’euros. A Montorguei­l, le mètre carré évolue entre 10 000 et 12 000 €. Compter entre 9 000 et 10 000 €/m2 du côté du Sentier et des Arts et Métiers. Témoin, ce 2-pièces de 60 m2 situé rue Montmartre qui est parti à 690 000 €. Vers Beaubourg et Enfants Rouges, il faut tabler entre 10 000 et 13 000/m2. Rue Quincampoi­x, un 3-pièces de 107 m2 a trouvé preneur à 1,1 million d’euros. « Dans le Marais, on commence à atteindre des niveaux de prix affichés avant la crise de 2008 », constate Robin Calligaris de l’agence

Connexion Immobilier SaintPaul. Quelques rares petites surfaces peuvent se vendre autour de 14 000 €/m2 et plus, mais la majorité des transactio­ns tournent entre 11 000 et 13 000 €, voire davantage, pour des biens de caractère et rénovés. Témoin, ce 79 m2 en duplex, situé à deux pas du musée Picasso, vendu 1,35 million d’euros.

Ve VIe et VIIe arrondisse­ments : les prix flambent

Ça continue de monter dans ce trio d’arrondisse­ments sélects de la rive gauche. Sur un an, les hausses respective­s s’établissen­t à 7 % dans le Ve, à 6,5 % dans le VIe et à 4,2 % dans le VIIe. Ces secteurs sont les plus chers de la capitale. Selon les notaires, le mètre carré médian s’établit désormais à 11 000 € pour le Ve et à 12 000 € pour les VIe et VIIe. Le parc immobilier y est de belle facture, les familles trouvent de grands appartemen­ts avec cachet et les étrangers de jolis pied-à-terre dans le Paris mythique. « A Saint-Germaindes-Prés, nous voyons à nouveau une clientèle internatio­nale plus étoffée. Les nationalit­és sont diverses : il y a des Brésiliens, des Américains, des Italiens, des Anglais et, depuis peu, des Russes », souligne Inès Fonteneau, de l’agence Féau Saint-Germain-des-Prés. L’offre étant toujours inférieure à la demande, même à ces niveaux de prix, certains appartemen­ts, pour peu qu’ils soient rares et sans défauts, partent en 24 heures. Dans le carré d’or du VIe, les biens de qualité se vendent entre 17 000 et 22 000 €/m2. Rue de Seine, dans un immeuble du XVIIIe siècle, un duplex de 147 m2 avec travaux en dernier étage a changé de main pour 2,5 millions d’euros. En revanche, pour des appar- tements exceptionn­els situés à une adresse réputée (place Saint-Sulpice, rue de Furstember­g), avec une vue dégagée et une terrasse, on atteint facilement 25 000 €/m2. Cela a été le cas d’un appartemen­t à rénover de 250 m2 situé rue du Bac, en rez-de-jardin d’un hôtel particulie­r du XVIIIe siècle avec 300 m2 de jardin, qui s’est adjugé 24 600 €/m2. Même niveau de prix dans les secteurs les plus nobles du VIIe (Champ-de-Mars, Varenne, Grenelle). « A deux pas du Champ-de-Mars, un client asiatique s’est offert un duplex à refaire, en rez-de-jardin, au prix de 25 000 €/m2 », ajoute Pascale Constans, directrice générale associée de Propriétés parisienne­s Sotheby’s. Les programmes neufs sont rares et prisés dans ce secteur. Sotheby’s Internatio­nal Reality commercial­ise, à côté du musée Maillol, le programme Bac Raspail Grenelle du promoteur Emerige dont le mètre carré vaut entre 14 000 et 25 000 € selon l’étage et l’orientatio­n. Avec des prix moindres qu’en lisière du jardin du Luxembourg, la partie du Ve côté Valde-Grâce ne cesse de s’apprécier. « Le mètre carré tourne autour de 12 000 € et monte jusqu’à 14 000 € pour de belles vues dégagées sur l’hôpital. Dans ce secteur du Ve, l’écart de prix avoisine 2 000 €/m2 avec des secteurs plus chers comme ceux du Panthéon et de la Sorbonne », précise Sandrine Weil, de l’agence ERA Immobilièr­e Agency, « étonnée par les niveaux de prix actuels ». Récemment, rue Henri-Barbusse, un 2-pièces de 47 m2 en duplex avec de belles hauteurs sous plafond est parti à

587 500 €, soit 12 500 €/ m2. Autre référence : rue du Cardinal-Lemoine, un studio de 23 m2 à rénover a changé de main pour 285 000 €.

IXe, Xe, XIe et XIIe arrondisse­ments : toujours à la mode

Populaires il y a trente ans, ces secteurs ne cessent de s’embourgeoi­serpouratt­eindresouv­ent la barre des 10 000 €/m2. Ils font désormais quasiment jeu égal avec les XIVe, XVe et XVIe arrondisse­ments. Dans le IXe, l’activité a ralenti à la rentrée, mais les prix ne faiblissen­t pas. « Difficile de trouver à moins de 10 000 €/m2, sauf avec de gros travaux à la clé. Depuis janvier, les valeurs se sont appréciées de 7,5 % », souligne Marie-Christine Montmayeur, responsabl­e de l’agence Etude Saint-Georges Century 21. « Ces derniers mois, il m’est même arrivé de vendre quelques petites surfaces à 13 000 €/m2. Un niveau de prix impensable il y a deux ans », ajoute cette dernière. Du côté des rues des Martyrs, Chaptal, d’Aumale et de la Rochefouca­uld, les grands appartemen­ts sans défaut majeur et en étage élevé se vendent autour de 12 000/m2. Le reste avoisine 11 000 €/m2. «Dessecteur­scommelaNo­uvelle Athènes et South Pigalle sont très prisés », précise Barthélémy Parsy, directeur de l’agence Junot du IXe. La majorité de la demande portant sur les 70 à 100 m2, ces biens, rares sur le marché, s’arrachent dès leur mise en vente. Témoin ce 4-pièces de 84 m2, situé rue Jean-Baptiste-Say, qui s’est vendu en une journée 1,05milliond’eurosavecq­uatre offresaupr­ix.Nonloindel­à,rue Saint-Georges, un 95 m2 a

Rive droite, les arrondisse­ments centraux ne cessent de s’embourgeoi­ser

trouvé preneur à 11 600 €/m2. Dans le Xe, même climat et même fièvre acheteuse. La hausse a été significat­ive ces derniers mois, les notaires faisant état, dans cet arrondisse­ment,d’uneprogres­sionàdeux chiffres, soit 11 % sur un an. Rue de Mazagran, un 3-pièces de 52 m2 en bon état, au premier étage, a changé de main en 15 jours à 514 100 €. Aux abords du canal Saint-Martin et des rues Bichat, Goncourt et Parmentier, la pierre reste au beau fixe avec des valeurs, selon l’état et le type de surface, entre 9 500 et 11 000 €/m2. « Mais tout ne se vend pas au prix fort, le marché est sélectif. Les appartemen­ts surcotés, trop sombres ou en mauvais état sont plus longs à partir ou font l’objet de négociatio­ns », affirme Sylvain Salazar, responsabl­e de l’agence L’Adresse Paris-Oberkampf. Du côté de Bastille et d’Oberkampf, la demande reste forte. Un bien de qualité proposé au prix du marché peut trouver preneur en 48 heures.

« Le marché est très dynamique, mais on ne dispose que de peu de biens en stock », reconnaît Sylvain Salazar. Rue Bréguet, un 2-pièces en bon état de 31 m2 au 2e étage, plein sud et sans ascenseur est parti en une journée au prix de présentati­on, 290 000 €. En lisière du XXe, les prix baissent d’un cran et évoluent entre 7 500 et 8 500 €/ m2. En revanche, dans le XIe, près du Marais, la pierre avoisine 10 000 €/m2. Avenue de la République, un 148 m2 à refaire dans un immeuble des années 1970, au 4e étage avec ascenseur s’est adjugé 1,2 million d’euros. Selon les notaires, le XIIe arrondisse­ment affiche des valeurs en progressio­n de 9,4 % sur un an avec un mètre carré à 8 190 € en moyenne. Les secteurs de Picpus, Bel-Air, Nation et Daumesnil sont toujours aussi prisés. Près de la place Daumesnil, un 2-pièces

de 42 m2 au 9e étage d’une tour des années 1970 s’est récemment vendu 340 000 €.

XIIIe, XIVe et XVe arrondisse­ments : une large fourchette de prix

Les progressio­ns constatées sur 12 mois glissants varient de 7 % dans le XIIIe à 3,2 % dans le XIVe et 5,1 % dans le XVe. Selon les quartiers du XIIIe, les prix évoluent entre 7 500 € dans les tours du quartier Chinois et 10 000 € dans les immeubles haussmanni­ens du quartier des Gobelins, proche du Ve. Avenue de France, en face de la Bibliothèq­ue nationale, dans le programme neuf Kaleï, un 70 m2 est à vendre 771 000 € (hors parking). Arrondisse­ment vaste avec des quartiers aux ambiances très différente­s, le XIVe conserve la cote. « Le marché reste très déséquilib­ré, avec peu de biens à vendre. Les studios et 2-pièces partent plus vite car ils intéressen­t à la fois les primo-accédants, les investisse­urs et les personnes en quête d’un pied-à-terre », commente Julien Guillaume, à la tête de quatre agences Orpi dans le XIVe. « Nous sommes en flux tendu. Lorsque tous les bons critères sont là, il trouve vite preneur et souvent au prix annoncé », commente Grégory Pilicer, de l’agence L’Adresse Didot Immobilier. « Mais, si un propriétai­re est trop gourmand et décide d’une mise à prix 10 à 15 % au-dessus des valeurs du marché, il n’y aura pas d’appels ni de visites », insiste Julien Guillaume. Dans le XIVe, la fourchette des valeurs est large, allant de 8 000 à 12 000 €/m2 selon la localisati­on, l’état et l’étage. Le niveau bas de cette fourchette se pratique surtout aux abords des boulevards des Maréchaux (Porte de Vanves). Rue Friant, dans une copropriét­é des années 1960, un 45 m2, au 3e étage sans ascenseur, vient de trouver un acquéreur à 430 000 €. A l’opposé, les transactio­ns les plus

Dans le XIVe, les biens à vendre sont rares. Ils partent souvent très vite, au prix demandé

élevées se situent vers Alésia, Denfert-Rochereau, la mairie du XIVe, Mouton-Duvernet et Montparnas­se. Dans le neuf, le programme Campagne Première d’Altarea Cogedim propose un 2-pièces et un 5-pièces à respective­ment 700 000 € et 2,6 millions d’euros. Dans le XVe nord, aux abords de la mairie, et des VIe et VIIe arrondisse­ments (SèvresLeco­urbe, Breteuil, La MottePicqu­et), le mètre carré se monnaie entre 10 000 et 13 000 €/m2. « Ces secteurs sont appréciés car les immeubles, similaires à ceux du VIIe, sont souvent en pierre de taille. La proximité de l’école bilingue et du Champ-de-Mars influent sur la demande et sur les prix », détaille Alexis Caquet, directeur général de Vaneau Immobilier. A deux pas du métro La MottePique­t, un penthouse de 150 m2 avec 104 m2 de terrasse s’est adjugé 2,2 millions d’euros.

VIIIe, XVIe et XVIIe arrondisse­ments : regain d’intérêt

Les arrondisse­ments traditionn­ellement bourgeois, où se concentren­t bon nombre d’immeubles de standing, ne voient pas leur étoile pâlir. Dans le triangle d’or du VIIIe, formé par les avenues Montaigne, George-V et ChampsElys­ées, le mètre carré évolue entre 14 000 et 25 000 €. Cette partie du VIIIe continue d’être prisée par une clientèle internatio­nale en quête d’une adresse de prestige. « Ces riches étrangers, souvent asiatiques ou moyen-orientaux, clients réguliers des palaces et des magasins de luxe du VIIIe, recherchen­t dans ce secteur des grands appartemen­ts », relève Jean-Philippe Roux, de l’agence John

Vers Ternes et Courcelles, les beaux appartemen­ts se négocient entre 11 000 et 12 000 € le mètre carré

Taylor Paris, basée dans le VIIIe. Avenue Montaigne, dans un immeuble moderne, un 123 m2 à refaire a changé de main pour 2,5 millions d’euros. Quelques rénovation­s de prestige sont réalisées par des profession­nels dans des immeubles aux parties communes nobles. Ces biens « clés en main » refaits à neuf se monnaient autour de 30 000 €/m2. Quant à la clientèle familiale, elle privilégie les quartiers Europe, Miromesnil et du parc Monceau. « En bordure de ce parc emblématiq­ue, les prix continuent d’augmenter. Le mètre carré se situe entre 17 000 et 20 000 € », affirme Arnaud Le Roux, de Féau Plaine Monceau.

Dans le XVIe, les prix continuent de prendre du galon. « C’est le grand retour des Français dans le haut de gamme et notamment les expatriés qui investisse­nt dans la capitale. Ils anticipent une baisse des marchés boursiers et placent dans la pierre, une valeur sûre dans le XVIe », avance Stéphanie de la Grandière, de l’agence La Grandière Immobilier. « Dans le XVIe, les familles ont beaucoup de mal à trouver des appartemen­ts familiaux de 120 à 200 m2. Dès qu’un tel appartemen­t apparaît sur le marché, il n’est pas rare qu’il parte à des prix largement au-dessus de la moyenne du marché. Les acheteurs sont prêts à tout car ils ne trouvent rien », poursuit Christophe Ouvrieu, directeur de l’agence Junot XVIe. Traditionn­ellement plus coté que le sud, qui navigue entre 11 000 et 12 000 €/m2, le XVIe nord (Trocadéro, Etoile, Passy) affiche un mètre carré proche de 12 000 ou 13 000 €. Vers l’avenue d’Iéna, à côté du musée Guimet, un 6-pièces de 173 m2 à refaire s’est vendu en 15 jours 1,85 million d’euros. Dans ce secteur, les transactio­ns atteignent parfois 20 000 €/m2, voire davantage, pour des biens d’exception, en dernier étage et dotés de ter- rasses et de vues sur la tour Eiffel et/ou la Seine. Rue Weber, du côté de la Porte Maillot, un 130 m2 à refaire a été acheté 1,5 million d’euros. Dans le XVIIe, « pas d’atterrissa­ge des prix en vue dans tout l’arrondisse­ment, la tendance du marché reste toujours aussi dynamique », résume Thomas Bertin de l’agence Lévis Laforêt Immobilier Paris XVIIe. « L’offre est limitée face à une demande importante. Beaucoup n’arrivent pas à trouver ce qu’ils veulent », ajoute ce dernier. Résultat, beaucoup de biens arrivant à peine sur le marché sont vendus au prix. « Une annonce reste en ligne seulement une journée. Ce laps de temps réduit suffit à attirer les acheteurs et souvent à boucler la transactio­n », affirme Thomas Bertin. Vers Ternes et Courcelles, les beaux appartemen­ts bourgeois classiques se monnaient sans problème entre 11 000 et 12 000 €/m2. Avenue de Wagram, un 2-pièces de 56 m2 a été acheté pour 600 000 €. On peut trouver des biens avec travaux autour de 9 000 €/m2 portes d’Asnières et de Champerret. Aux Batignolle­s, dans la villa Jacquemont, un studio en rezde-chaussée a changé de main à 175 000 €.

XVIIIe, XIXe et XXe arrondisse­ments, une offre diversifié­e

« Depuis le début de l’année, les prix ont grimpé de 5 % dans tous les secteurs du XVIIIe. Sur la butte Montmartre, un bien avec une vue plus un bacon ou une terrasse dope le prix pour atteindre 15 000 € et plus », résume Brice Moyse, qui dirige quatre agences Immopolis. Les notaires chiffrent la hausse à 8 % sur un an (de juin 2016 à juin 2017). A Junot et à Abbesses, les prix vont « de 11 000 à 12 500 €/m2 pour des biens classiques, de 13 000 à 15 000 €/m2 pour des appartemen­ts plus rares disposant d’une belle vue sur Paris »,

souligne Laurent Barrou, directeur de l’agence Junot Abbesses. Rue Durantin, un duplex de 46 m2 avec 2 chambres s’est vendu 12 800 €/m2. « Vers le quartier LamarckCau­laincourt, le mètre carré évolue entre 10 000 et 11 000 €. Compter 8 000 à 9 000 €/m2 vers Guy-Môquet et de 7 000 à 8 000 € du côté de la Goutte-d’Or », ajoute Brice Moyse. Dans ce dernier quartier très populaire, certains biens sortent du lot. C’est le cas, rue Myrha, d’un duplex de 100 m2 (80 m2 en loi Carrez) doté de belles hauteurs sous plafond qui est parti à 850 000 €. Dans le neuf, un programme de 15 logements de Vinci Immobilier, rue Philippe-de-Girard, se vend à un prix moyen de 8 200 €/m2 avec des espaces verts et des surfaces partagées. Arrondisse­ments les plus abordables de Paris, les XIXe et XXe affichent aussi des valeurs en progressio­n. Le prix médian du mètre carré y est de 7 050 et 7 800 €, avec des hausses de près de 6 %. « Il est possible de trouver des surfaces originales, souvent des anciens locaux profession­nels », note Jean-Christophe Colombani, directeur de l’agence Espaces Atypiques Rive Droite. Cité Pottier, dans un ancien magasin, un 94 m2, dont 24 m2 en sous-sol, a été vendu 640 000 €. Vers Laumière, Jean-Jaurès et Gambetta, on peut dénicher des lofts et d’anciens ateliers entre 8 500 et 9 500 €/m2.

 ??  ?? Le XIIIe s’affiche en hausse de 7 % sur un an. Ici, la rue Françoise-Dolto, créée dans le cadre de l’aménagemen­t de la ZAC « Paris-Rive Gauche », proche des jardins AbbéPierre – Grands-Moulins.
Le XIIIe s’affiche en hausse de 7 % sur un an. Ici, la rue Françoise-Dolto, créée dans le cadre de l’aménagemen­t de la ZAC « Paris-Rive Gauche », proche des jardins AbbéPierre – Grands-Moulins.
 ??  ??
 ??  ?? Le IXe arrondisse­ment a la cote. Difficile d’y trouver des biens à moins de
10 000 €/m2 en ce moment.
Le IXe arrondisse­ment a la cote. Difficile d’y trouver des biens à moins de 10 000 €/m2 en ce moment.
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? Avec ses terrasses ensoleillé­es et son ambiance village, la rue Paul-Albert est à l’image d’un XVIIIe arrondisse­ment en pleine mutation.
Avec ses terrasses ensoleillé­es et son ambiance village, la rue Paul-Albert est à l’image d’un XVIIIe arrondisse­ment en pleine mutation.

Newspapers in French

Newspapers from France