Dans la tête de... Jean-Marc Janaillac
Nouveau PDG d’Air France-KLM depuis mai 2016, il avait la mission de redonner à cette compagnie le lustre et la rentabilité qu’elle avait perdus. En quelques mois, et avec une méthode de management qui tranche avec celle de son prédécesseur, il est parvenu à ramener le calme et a créé la nouvelle compagnie Joon, dont les premiers vols sont prévus en décembre.
Comment fait-on quand on est le PDG d’une grande compagnie pour trouver du temps libre ?
Les temps libres sont aussi minutés et organisés. C’est le seul moyen de continuer à voir des amis ou de profiter d’une exposition. Cela fait quatorze ans que je vis comme cela, c’est un rythme dense mais riche !
Qui aimeriez-vous rencontrer ?
Elon Musk pour parler de ses projets d’Hyperloop et d’avions-fusées car ce sont nos concurrents de demain !
Quelles sont les villes que vous aimez ?
Paris, où j’adore vivre ; Rome pour sa beauté et son histoire ; Vancouver, une ville dans la nature qui mêle dynamisme et douceur.
Vous voyagez seul ou en groupe ?
Plutôt en petit groupe. Le voyage est quelque chose qui se partage. Et j’adore voyager ! Ce n’est pas une fuite car j’ai la chance d’avoir des racines très profondes. Ma famille habite le même village depuis plusieurs siècles, Saint-Sulpice-de-Roumagnac, en Dordogne.
Quel est votre paysage préféré ?
Justement les paysages de mon enfance du Périgord. C’est une nature qui a été façonnée par l’homme, une nature douce sans être mièvre. Il s’en dégage une profonde sérénité.
Les paysages sont-ils synonymes de nostalgie ?
Pas du tout ! Il y a des paysages qui vous apaisent comme les collines de Toscane ou du Périgord, les rizières en Asie, et d’autres qui vous élèvent, qui créent de l’enthousiasme comme les Rocheuses au Canada ou la baie de Sydney. On peut aimer les uns ou les autres à différents moments de sa vie. Quel air de musique avez-vous en tête ?
Ne soyez pas surpris mais c’est celui du film publicitaire de notre nouvelle compagnie aérienne Joon. Il est formidable et entêtant.
Quel cadeau aimez-vous offrir ?
Un livre.
Le dernier que vous avez lu ?
Généralement, je lis deux types de livre en même temps, un roman et un essai de réflexion. Il y a le dernier essai de Marcel Gauchet, Comprendre le malheur français, et le roman Et soudain, la liberté,
d’Evelyne Pisier, que je connaissais bien. Elle n’avait pas pu l’achever avant son décès et c’est son éditrice qui l’a terminé. Il y a aussi Arrête avec tes mensonges,
de Philippe Besson qui est son plus beau livre car il est « vrai ».
Vos musiques préférées ?
Les Suites pour violoncelle seul, de Bach jouées par Rostropovitch et enregistrées en la basilique de Vézelay, et aussi Leonard Cohen.
Vos expositions préférées en ce moment ?
Gauguin au Grand Palais, et puis, comme je voyage beaucoup pour Air France, Louise Bourgeois au MoMA à New York.
Quel est votre mauvais goût ?
Ma tenue pendant les cours de gym que je prends le matin. C’est ma prof qui me le dit !
Y a-t-il quelque chose dont vous abusez ?
La patience des gens qui m’entourent.
Qu’aimeriez-vous réformer en vous ?
Mon impatience !
Que vous reproche-t-on ?
Mon écriture illisible.
Avez-vous des maîtres à penser ?
Pas à proprement parler, mais Gilbert Trigano m’a beaucoup marqué par son côté visionnaire et sa capacité à motiver et à enthousiasmer ses troupes.
Votre prochain achat ?
Une machine à café italienne à grain et bien sûr des Boeing 787 et des Airbus A350.