Le Figaro Magazine

Les têtes de Carl Meeus

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C’est une date inscrite depuis longtemps dans l’agenda de Manuel Valls.

16 novembre. C’est le jour où Georges Clemenceau redevient président du Conseil en 1917, après avoir déjà dirigé le gouverneme­nt de 1906 à 1909. Cent ans plus tard, l’ancien Premier ministre ne masque pas son impatience : « On va enfin célébrer Clemenceau ! » L’homme pour lequel il ne cache pas son admiration et dont le parcours montre que rien n’est jamais impossible pour celui qui s’accroche. « J’aime bien ces carrières politiques »,

admet celui qui a sauvé son fauteuil de député en juin dernier et n’a pas pensé, contrairem­ent à d’autres dans sa famille politique, changer de vie. « J’avais envie de continuer et d’être un acteur de ce quinquenna­t.

Et je ne voulais pas laisser ma circonscri­ption à La

France insoumise. »

Pour le moment, en dehors de la mission sur la Nouvelle-Calédonie, celui qui occupe à l’Assemblée le bureau de Philippe Séguin et de François Fillon n’est pas un acteur majeur du quinquenna­t. Il met à profit ce temps pour s’occuper de sa famille, écrire. Et réfléchir au meilleur endroit où il pourrait être pour peser. Créer son parti ? Adhérer à La République en marche, qui tiendra son congrès en novembre ? Les députés ont jusqu’à la fin du mois de novembre pour se rattacher à un parti. Manuel Valls n’a encore rien décidé. « Il y a une forme de confort à être nulle part à ce stade », explique celui qui ajoute toutefois : « A quoi s’identifien­t les gens de gauche qui ont voté Macron ? »

« Il y a besoin de temps. » A l’Elysée, on juge qu’il n’y a aucune urgence à ce que Manuel Valls adhère à La République en marche. On pense aux militants qui n’ont pas oublié les querelles du quinquenna­t précédent. Emmanuel Macron suit bien évidemment de près la préparatio­n du congrès de novembre. Choisira-t-il lui-même son successeur ? Comme ont pu le faire avant lui François Hollande pour le PS ou Nicolas Sarkozy pour l’UMP. Si cela semble naturel, vu le fonctionne­ment du président de la République, ses conseiller­s font valoir que « la mise en avant des ambitions a tendance à l’agacer ». En revanche, « il ne verrait pas d’un mauvais oeil qu’Edouard Philippe ou Gérald Darmanin (le Premier ministre et le ministre des Comptes publics) adhèrent à LREM ».

On va enfin célébrer Clemenceau

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« un acteur de ce quinquenna­t ».
Manuel Valls veut être « un acteur de ce quinquenna­t ».
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