Le Figaro Magazine

UN MONDE FOU, FOU, FOU, FOU

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Durant un peu plus d’une décennie, en gros dans les années 50, George Axelrod fut dramaturge (la pièce Sept ans de réflexion qui inspira le film, c’est lui) et scénariste très prisé, pour la télévision comme pour le cinéma (Diamants sur canapé, c’est lui aussi, autant dire que les fans de Capote ne sont pas ses amis). Axelrod maîtrisait à merveille un humour délirant, loufoque et parfois absurde, comme on peut le constater dans ce chef-d’oeuvre inédit en France : l’histoire d’un « professeur d’écriture de best-sellers »

- lui-même auteur de livres que personne n’a lus également critique littéraire spécialisé dans l’éreintemen­t de Philip Roth, alcoolique forcené qui se fait quitter par sa femme et se met en couple avec une jeune péripatéti­cienne écervelée. Les tourtereau­x quitteront New York pour s’installer à Los Angeles et dynamiter, sans le vouloir, l’industrie d’Hollywood. Au milieu de stars et de starlettes picolant du matin au soir, avec des personnage­s qui « parlent en italique », La Températur­e de l’eau (le titre original était plus drôle : Où suis-je maintenant que j’ai besoin de moi ?) est un joyeux bazar vintage plein de phrases sensationn­elles comme « le lait malté de tendresse humaine qui jaillissai­t de lui était si épais qu’on aurait pu le manger à la cuiller »… Sans doute le livre le plus parfaiteme­nt désopilant qu’on pourra déguster cet hiver.

La Températur­e de l’eau, de George Axelrod, Sonatine, 320 p., 19 €. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Elodie Leplat.

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