Le Figaro Magazine

MARCHÉS ÉMERGENTS : LES INVESTISSE­URS SE POSENT DES QUESTIONS

- C. P.

Après des années de purgatoire, les investisse­urs mondiaux sont revenus sur les pays émergents. Plus de 56 milliards de dollars ont été placés sur ces Bourses depuis début 2017 contre 8 milliards seulement l’année précédente. « Un certain nombre d’investisse­urs sont encore peu investis, ce qui devrait constituer un élément de soutien », estime Thomas Wilson chez Schroders.

Les marchés émergents représente­nt en effet aujourd’hui environ 40 % du PIB mondial et continuent à tirer la croissance mondiale, mais ils pèsent seulement 10 à 11 % de la capitalisa­tion boursière mondiale. Il faut dire que le parcours de l’indice MSCI marchés émergents n’est pas un long fleuve tranquille : si l’indice a bondi de 27 % en dollars depuis le début de l’année, il affiche seulement 2 % de hausse sur 5 ans et est même dans le rouge sur 10 ans. Après le spectacula­ire rattrapage effectué cette année, l’essentiel du chemin n’est-il pas fait ? La question se pose. Schroders ne croit pas à un décrochage brutal en Chine (« hard landing »), mais anticipe un ralentisse­ment de la croissance. Alors que le FMI s’inquiète de l’expansion du crédit en Chine, le groupe estime que « la montagne de dette chinoise peut se maintenir un certain temps encore ». Globalemen­t, les économies des pays émergents sont plus équilibrée­s qu’il y a quelques années et mieux armées pour faire face au resserreme­nt monétaire américain, mais les vents se font moins porteurs. Sur les fonds de dette émergente, Abdallah Guezour, gérant chez Schroders estime toujours possible d’obtenir des rendements de l’ordre de 10 %, tant les devises sont sous-évaluées, mais il tire la sonnette d’alarme sur la dette en dollars qui va souffrir de la hausse des taux annoncée par la FED.

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