Le Figaro Magazine

Les têtes de Carl Meeus

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« Je ne suis pas là pour réinventer la poudre et mettre mon nom en tête d’affiche. » D’emblée, Brune Poirson met les points sur les « i ». Elle ne sera pas la Ségolène Royal de Macron. Pas question pour la jeune secrétaire d’Etat auprès du ministre d’Etat chargé de la transition écologique et solidaire de faire des coups d’éclat pour qu’on parle d’elle. Et tant pis si elle voit fleurir dans la presse des remarques désagréabl­es, non sourcées, regrettant qu’elle « n’imprime pas » et qu’elle pourrait être victime d’un prochain remaniemen­t ministérie­l. Celle qui se considère comme à la fois politique et issue de la société civile garde la tête froide face aux rumeurs : « Je prends du recul. Quand vous faites bien les choses, vous commencez à avoir des ennemis. » Pas question pour elle de changer de comporteme­nt, sauf demande expresse d’Edouard Philippe ou d’Emmanuel Macron. Voire de Nicolas Hulot, qui passe une tête pendant le rendez-vous pour prendre des nouvelles. Du coup, cette jeune femme de 35 ans, qui a quitté Boston et son travail fin 2016 pour rejoindre l’aventure d’En Marche, se concentre sur ses missions. Et ce ne sont pas les plus faciles ! Comme le note un de ses proches : « Les patates chaudes, c’est pour elle. » L’accord de libre-échange avec le Canada, le fameux CETA, la question délicate du glyphosate, autant de dossiers techniques compliqués dont elle doit s’occuper et pour lesquels elle reçoit régulièrem­ent des groupes de députés. « Je crois plus à la concertati­on qu’aux changement­s brutaux », plaide la ministre, qui sera à Bonn la semaine prochaine pour la COP23.

« Pasqua en a rêvé, Macron l’a fait ! » Derrière la boutade, la phrase d’Eric Woerth vise la façon dont le chef de l’Etat constitue son parti, La République en marche (LREM), qui tiendra son premier congrès le 18 novembre à Lyon : nomination de son délégué général à l’Elysée, vote à main levée, pour l’ancien ministre LR, Emmanuel Macron met en place un « parti godillot » totalement à sa main. Le président de la commission des Finances est en revanche persuadé que les Républicai­ns sont sur la bonne voie : « la convalesce­nce s’arrêtera en décembre », après l’élection de son président, Laurent Wauquiez. A une condition, toutefois : « Qu’il rassemble et réussisse à incarner la droite. »

Les patates chaudes, c’est pour elle

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La secrétaire d’Etat assure ne pas prêter attention aux rumeurs de remaniemen­t.
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