PÈRE ET IMPAIRS
★★ SIMON ET THÉODORE, de Mikael Buch, avec Félix Moati, Nils Othenin-Girard, Mélanie Bernier.
Simon sort de l’hôpital psychiatrique. Ravi d’aller retrouver sa femme, rabbin, à la synagogue, il fait une halte dans un magasin de jouets pour offrir un cadeau à l’enfant qu’elle porte. Mais cet homme fragile n’est pas tout à fait guéri et sait qu’il devra encore combattre ses maux avant de devenir un vrai père. Contre toute attente, c’est un adolescent qui fera son apprentissage. Avec la nonchalance qui caractérise son âge, Théodore entraînera Simon dans une course folle qui, peut-être, les mènera tous deux vers la sagesse. En basant son scénario sur l’incertitude de ses héros, Mikael Buch avait tout pour se casser la figure. Mais l’équilibriste signe un film étonnant et réussi, où la poésie gagne peu à peu tous les plans. D’un dialogue surprenant à une réaction inattendue, on fait volontiers un pas de côté pour le rejoindre dans cet univers un brin décalé. D’autant que les acteurs nous y entraînent habilement : en rentrant dans le jeu de leur metteur en scène, ils se révèlent d’un naturel éblouissant.
Sous le regard de seconds rôles attachants, Nils Othenin-Girard
forme avec l’excellent Félix Moati
un duo épatant. Et très émouvant.