Le Figaro Magazine

En vue : Bruno Retailleau

Dimanche, François Fillon lui passera le flambeau et la présidence de Force républicai­ne.

- • CARL MEEUS

Il y aura une ambiance bizarre dimanche à la Maison de la chimie, dans le VIIe arrondisse­ment de Paris. C’est en effet le 19 novembre que François Fillon quittera la présidence de son parti Force républicai­ne, prouvant, une dernière fois, sa volonté de sortir de la vie politique. Et que Bruno Retailleau lui succédera. Bizarre parce qu’il y a tout juste un an, les deux hommes assistaien­t, relativeme­nt éberlués, à l’irrésistib­le progressio­n de l’ancien Premier ministre dans les sondages d’intention de vote pour le premier tour de la primaire des Républicai­ns.

Deux jours après le dernier débat télévisé, les indicateur­s se sont affolés. Celui qui n’arrivait pas à s’imposer devient le chouchou des sympathisa­nts Républicai­ns. En une semaine, François Fillon rattrape son retard sur les deux hommes jugés jusqu’ici intouchabl­es, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Les derniers sondages du 18 novembre, deux jours avant le scrutin, donnent un tiercé sur des sables mouvants : Juppé est entre 31 et 39 %, Nicolas Sarkozy entre 30 et 31 %, François Fillon entre 27 et 30 %. Deux jours plus tard, François Fillon écrasera ses concurrent­s en réunissant 44 % des suffrages. Ce jour-là, Bruno Retailleau, comme tous les proches de François Fillon, voit son champion entrer à l’Elysée six mois plus tard, ainsi que le prédisent tous les sondages.

Rien ne se passera comme prévu et le Vendéen Bruno Retailleau assistera au premier rang au naufrage de la candidatur­e de son ami sarthois. Au plus fort de la tempête, quand la plupart des autres élus quittent le navire ou prennent discrèteme­nt leur distance, lui non seulement reste à bord, mais prend la barre. Ce que les autres lui reprochero­nt, l’accusant d’avoir empêché François Fillon de renoncer. « Il fait partie de ceux qui nous ont conduits au cimetière », rappelle un sarkozyste qui n’a toujours pas digéré cette période. Au lendemain de la présidenti­elle, Bruno Retailleau a failli tout perdre. Pas concerné par le renouvelle­ment de son siège au Sénat, il voit les manoeuvres destinées à lui faire perdre la présidence du groupe LR de la Haute Assemblée. La large victoire et la déroute des soutiens d’Emmanuel Macron lui permettent de conserver son poste. Poste essentiel dans le quinquenna­t qui s’ouvre et pour lequel Emmanuel Macron aura besoin de la bienveilla­nce des sénateurs pour mener à bien sa réforme institutio­nnelle.

Adepte d’Ernest Renan qui disait : « Ce sont les idées qui mènent le monde », Bruno Retailleau compte remettre Force républicai­ne au travail, en repartant des positions de François Fillon pendant la présidenti­elle, dont il expliquait qu’elles étaient au « barycentre » des positions de la droite.

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Rebondir par les idées. C’est le pari de Bruno Retailleau qui prendra, dimanche, la présidence de Force Républicai­ne, le mouvement lancé par François Fillon pour préparer sa campagne présidenti­elle.

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