Les têtes de Carl Meeus
Les réseaux sociaux plus que les meetings
C’est David contre Goliath. » Maël de Calan, juppéiste de
36 ans, est lucide sur ses chances dans la bataille pour la présidence des Républicains face à Laurent Wauquiez. Il dispose de peu de moyens financiers, a un accès aux médias forcément plus limité et souffre d’une faible notoriété. Pour autant le Breton ne baisse pas les bras. Il concentre ses efforts sur les territoires a priori les plus favorables à sa candidature : l’Ouest et l’Ile-de-France, même s’il est persuadé pouvoir
« faire des voix » à Nice et aimerait bien monter un déplacement dans le Sud-Est. Dans cette campagne compliquée, Maël de Calan doit innover. Pas de grand meeting ! « De toute façon, on ne rivalisera pas avec Wauquiez. » Priorité aux réseaux sociaux. Ses équipes font de la publicité ciblée sur Facebook et
Twitter. Des méthodes peu onéreuses et efficaces, visiblement. Si certains militants apprécient peu qu’il concentre davantage ses critiques sur Laurent Wauquiez que sur Emmanuel Macron, Maël de
Calan assume d’avoir comparé son adversaire principal à Benoît Hamon. Il va même plus loin : « Wauquiez, le Benoît Hamon de la droite, on va en faire des produits dérivés tant ça symbolise cette droite des slogans qui nous a envoyés dans le mur. »
« Le candidat de Macron ? C’est Laurent Wauquiez ! » Florence Portelli, 39 ans, l’autre rivale du patron de la Région Rhône-Alpes pour la présidence des Républicains, le 10 décembre prochain, ne sourcille pas quand elle répond. Lancée dans le grand bain de la politique par François Fillon au moment de la primaire voilà plus d’un an, la jeune maire de Taverny (Val-d’Oise) n’a aucun état d’âme. « J’y vais pour gagner, je vise le second tour, répond-elle à ceux qui lui demandent ce qu’elle fera. Si Laurent Wauquiez est élu, on est dans l’opposition pour longtemps. » Passionnée de football, cette joueuse de piano, filloniste sans le soutien officiel des fillonistes, n’a pas une partition facile à jouer ! « Je ne suis la candidate de personne », préfère répondre celle qui n’a pas froid aux yeux et compte bien organiser un meeting à Lyon, sur les terres de Laurent Wauquiez, malgré « les menaces ». « On va se marrer », ajoute Florence Portelli, qui a beaucoup investi sur la campagne via les SMS et les réseaux sociaux.