Les week-ends de… Patrice Leconte
LE GOÛT DES DIMANCHES
DJ’adore emmener ma petitefille à Disneyland
ans Le Dictionnaire de ma vie *, où il se raconte par ordre alphabétique, Patrice Leconte, heureux créateur de 71 ans, consacre le W aux week-ends. Non pour en faire une ode à l’oisiveté ou pour comparer ces deux jours de la semaine à un film que l’on aurait mis sur pause, mais pour expliquer qu’un passionné comme lui, qui a oeuvré comme metteur en scène de publicités, de films ou de pièces de théâtre, mais aussi comme dessinateur pour Pilote et chroniqueur radiophonique, ne fait « guère de différence entre les mardis et les dimanches ». Surtout à Montparnasse, ce quartier parisien où il vit et travaille depuis trente-deux ans. Et, si lui vient l’envie de prendre la voiture – un plaisir ancien qui lui permet de rouler en musique –, il n’attend pas le vendredi soir pour s’échapper : « C’est un luxe que peuvent s’offrir les grandes personnes comme moi qui ne sont plus soumises aux rythmes scolaires. » Pourtant, quand on a gardé une âme de gosse, il faut bien attendre que les petits-enfants soient disponibles pour servir d’alibi aux sorties. Ainsi, le « père » des Bronzés adore emmener Lucie, sa petite-fille de 14 ans, à Disneyland Paris, pour goûter aux joies des manèges et s’offrir une parenthèse enchantée. Lorsqu’il parvient à réunir toute la famille autour d’un déjeuner – pourquoi pas à La Rotonde, sa cantine ? –, les conversations reviennent souvent sur le cinéma, cette passion qu’il partage avec Agnès, son épouse depuis plus de quarante ans, et leurs filles, Marie et Alice, devenues script et chef décoratrice.
Car, depuis 1976, date de sortie de son premier film Les vécés étaient fermés de l’intérieur, Leconte n’a jamais cessé d’aiguiser sa curiosité. Ainsi, lorsque Alain Delon a annoncé au journal de 20 heures qu’il voulait tourner son dernier film avec Patrice Leconte, le cinéaste a sauté sur l’occasion de lui inventer une histoire où Juliette Binoche trouverait une place. En attendant le tournage, prévu en juin prochain, il peaufine l’adaptation de Louis et l’Ubiq, une fable contemporaine tirée de son imagination. Autant de plaisirs auxquels il aime consacrer du temps, que ce soit un mardi ou un dimanche… CLARA GÉLIOT * Le Dictionnaire de ma vie, réalisé avec François Vey, Kero, 227 p., 17 €.