À CHEVAL SUR LES PRINCIPES
★★★ L’ÉQUITATION FRANÇAISE. UNE HISTOIRE QUI PERDURE, de Guillaume Henry, Belin, 222 p., 20 €.
L’âme d’une civilisation se révèle tout naturellement dans sa culture équestre ». Guillaume Henry a bien fait de mettre cette phrase de Pie X en exergue de son livre. Instructeur formé à Saumur, il narre l’histoire de l’équitation à la française.
Tout commence avec Xénophon,
« le premier à laisser entrevoir l’esprit qui animera l’équitation française ». L’élève de Socrate prône la douceur et la compréhension du cheval, dont « l’instruction doit être douce, progressive et raisonnée, il faut s’en faire comprendre et le récompenser ». Nous mettrons des siècles à redécouvrir ces principes essentiels. Les rois de France, à partir du XVIe siècle, encouragent l’art équestre, faisant venir des maîtres d’Italie et acclimater leurs pratiques. Les maîtres français, La Broue, Pluvinel, plus tard La Guérinière ou L’hotte, vont porter cet art à la perfection. Ils promeuvent l’harmonie, l’absence d’effets de force, le respect du cheval, la légèreté. La liaison entre le cavalier et sa monture, note l’auteur, devient « si intime qu’il n’y a plus d’ordres de la part du premier, seulement quelques sollicitations, à peine exprimées, auxquelles le second répond par sa personnalité ». Au XXe siècle, signe des temps, l’équitation devient sportive. Comptent désormais le bien-être, les résultats rapides. Mais les principes de l’art équestre perdurent. Ce beau livre contribuera à les revivifier.