Le Figaro Magazine

MODE ARMANDO CABRAL, CHEMIN FAISANT

Chic inné et tête bien faite, ce mannequin s’est reconverti dans les souliers accessible­s en s’appuyant sur son expérience des grandes marques.

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Armando Cabral prévient d’emblée qu’il n’est pas designer. Parce qu’il connaît ce métier pour avoir collaboré avec pléthore de grands noms lorsqu’il était mannequin dans les années 2000 et, aussi, parce que sa collection de chaussures ne cherche pas à devancer les tendances. A savoir, des derbys en nubuck, mocassins dans des faux noirs, loafers montés sur semelle souple, sneakers à tige haute, slippers en canevas de cuir et babouches faciles basses, qui accrochent le regard par leur classicism­e modernisé, un détail doucement décalé, une couleur subtile ou un fin tressage de peausserie­s. Au passage, leurs prix de vente confirment aussi que c’est un bon choix en ne vous ruinant pas lors du passage en caisse.

« A tous les niveaux, je pars de mon expérience de consommate­ur, explique l’ancien top-modèle. Des jolis souliers, j’en ai chaussé dans ma carrière. Mais ils étaient loin d’être tous confortabl­es et, surtout, pas grand monde ne peut se les offrir. En outre, il ne faut pas perdre de vue que la majorité des hommes n’en changent pas forcément d’une saison sur l’autre… Aussi, je travaille sur des modèles apportant un plus à la silhouette sans la dénaturer, que l’on peut chausser sans se ruiner ni se lasser. » La marque étant tout sauf un prête-nom, Armando Cabral s’investit depuis huit ans dans ce projet et maîtrise particuliè­rement bien son sujet. Pourtant, ce Bissau-Guinéen qui a passé toute son enfance au Portugal, n’avait pas envisagé de faire carrière dans la mode. A l’âge de 19 ans, il déménage à Londres pour étudier l’architectu­re. Avant de suivre les cours d’une business school et d’être « casté » pour sa classe naturelle. Il commence par enchaîner les déplacemen­ts, les shootings et les shows… « En 2007, Michael Kors signait une collaborat­ion avec la marque Spring Court dans le cadre d’une collection sur le thème de la French Riviera, se souvient-il. Backstage, en chaussant ces baskets indémodabl­es et confortabl­es, j’ai eu comme une révélation. Je devais trouver un moyen de combiner ma passion des chaussures, mes études du monde des affaires et mon expertise de la mode. » Le designer Dries Van Noten, pour qui il a souvent défilé,

sera de bon conseil. Egalement, des stylistes et directeurs de collection d’autres maisons rencontrés lors d’essayages.

En 2009, sa reconversi­on démarre à petits pas, il prend le temps de se familiaris­er avec les techniques des bottiers en passant du de temps dans des ateliers italiens où sont fabriqués ses premiers modèles. Egalement step by step,

il développe sa distributi­on. Une boutique à son nom ouvre à Lisbonne où il conserve des attaches familiales. Des department stores le référencen­t également. Pas en France pour l’instant, mais le gentleman, qui n’a pas les deux pieds dans le même sabot, a aussi développé son propre site d’e-commerce, sa première et sa meilleure vitrine.

FRÉDÉRIC MARTIN-BERNARD Armando-cabral.com

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Malgré les années à courir les podiums, l’ancien mannequin Armando Cabral a conservé les pieds sur terre. Il propose de beaux classiques modernisés plutôt que des modèles trop pointus.
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Quelques baskets intègrent la propositio­n, mais l’offre se veut plutôt citadine.
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Le chaussant de la plupart des modèles s’améliore grâce à l’adjonction d’un coussinet intérieur au niveau de la voûte plantaire.

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