Le tableau de bord de l’optique
C’était une promesse du président de la République en campagne, et elle a été confirmée par sa ministre de la Santé… avec quelques nuances. Agnès Buzyn (photo) fixe l’objectif de 100 % de prise en charge pour l’optique, mais d’ici à 2022, et suivant un système de panier de soins. Pas question, selon la ministre, de rembourser les montures de marque ou des verres antireflet high-tech.
Du côté des professionnels, on rappelle que la qualité des soins doit rester au coeur de la problématique. Prendre le risque que les Français hésitent à corriger leur vue pourrait avoir des conséquences graves. Ils ont très clairement une vue qui se dégrade, notamment les jeunes avec l’usage intensif des écrans. D’après une enquête OpinionWay réalisée pour l’Association nationale pour l’amélioration de la vue (AsnaV), quatre jeunes sur dix indiquent avoir du mal à voir de loin, contre trois sur dix l’an dernier. Alors que la France détient un record mondial avec une boutique d’optique pour 5 400 habitants (trois fois plus qu’aux Etats-Unis), de nombreux opticiens pensent que, malgré tout, l’on peut fournir des produits de qualité (en unifocaux) pour des tarifs raisonnables. Agnès Buzyn, qui entame des discussions avec les professionnels, va devoir faire en sorte que la promesse d’Emmanuel Macron ne plombe pas les comptes de la Sécu et ne crée pas d’insatisfactions notables, ni chez les assurés ni chez les professionnels. Pas évident.