Le Figaro Magazine

Dans la tête de... Vincent Darré

- PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-RENÉ VAN DER PLAETSEN

Il est de toutes les fêtes qui comptent. Ses cravates tissées, ses chemises à carreaux, ses noeuds papillon de fantaisie, ses costumes rayés sont devenus mieux qu’une marque de fabrique : une vitrine de son excentrici­té naturelle et perpétuell­e. Il vient d’ouvrir à Paris, au 13 de la rue Royale, un nouveau concept de magasin de décoration dans un appartemen­t où tout est à vendre…

Comment vous est venue cette idée baroque ?

J’ai ouvert ce lieu qui ressemble à mon appartemen­t de rêve. Dans ces salons aux boiseries XVIIIe, on découvre un mélange constitué de mes créations, de celles d’autres designers, et d’antiquités. C’est vraiment comme chez moi !

Etes-vous plutôt classique ou baroque dans vos goûts ?

J’aimerais être classique, parce qu’on veut toujours être ce que l’on n’est pas, mais je suis un baroque indécrotta­ble. C’est de naissance !

La mode de l’Art déco passera-t-elle comme celle du XVIIIe ?

La déco se démode comme la mode, la musique et l’art. Pour ne pas être ringard, il faut oser faire des mélanges, en allant du XVIIe aux années 1970, dans le goût de Henri Samuel par exemple, un goût qui revient en force !

Le surréalism­e, cela vous inspire quoi ?

Le surréalism­e n’est pas seulement une inspiratio­n, c’est un état d’esprit. J’y trouve le goût de l’absurde et y retrouve la révolte du jeune punk que j’étais.

Vous êtes plutôt Picasso ou Picabia ?

Je suis Picasso pour l’oeuvre et Picabia pour la fantaisie, la désinvoltu­re, l’humour porté sur l’art.

Vos couleurs préférées en déco ?

Comme je viens de la mode, j’aime jouer avec les couleurs, avec une préférence pour le vert Visconti et le bleu royal ! Et les matières que vous préférez utiliser dans vos créations ?

Grâce à la collaborat­ion avec les artisans français, je saute de la feuille d’or à la marqueteri­e de paille, du bronze aux vitraux, en passant par la pierre et le marbre, avec une grande jubilation.

Pour un dîner en tête à tête avec un décorateur, vous êtes plutôt Jacques Garcia ou plutôt Jacques Grange ? Répondez sincèremen­t !

Je suis un grand timide, les tête-à-tête me font peur, j’y ajoute donc toujours d’autres amis !

Une bonne adresse de bistrot parisien ?

La Laiterie, rue de Bellechass­e, dans le VIIe. C’est ma cantine, mon bistrot, ma famille.

A table, vous buvez du bourgogne ou du bordeaux ?

Je bois du rouge, ça c’est sûr ! Ensuite, tout dépend du nombre de dîners que j’ai dans la semaine.

Quel est actuelleme­nt le livre sur votre table de chevet ?

J’ai des piles de livres sur ma table de chevet. Certains y sont depuis longtemps parce que j’ai peu de temps pour lire. Donc je lis en priorité les livres de mes amis. En ce moment, le Traité des gestes, de Charles Dantzig.

Quel défaut pardonnez-vous volontiers à vos amis ?

Je pardonne à mes amis les défauts qu’ils veulent bien me pardonner. Mais j’ai tant de défauts que la liste est longue !

Et la qualité que vous recherchez en priorité chez eux ?

Je suis un dictateur de l’amitié. Elle m’est vitale. Je recherche chez mes amis la même intensité.

Si vous ne deviez faire qu’un dîner avant la fin de l’année, quel serait votre casting idéal ?

Le casting idéal est difficile si l’on ne veut vexer personne. Il y a des gens qui comptent leurs amis sur leurs deux mains, moi je suis le Shiva de l’amitié.

Le mot de la fin ?

Sois de bonne humeur, les autres te le rendront !

 ??  ?? Touche-à-tout venu du monde de la mode, Vincent Darré a réussi à imposer à la fois sa silhouette et son style dans l’univers de la décoration. La démonstrat­ion en est faite au 13 de la rue Royale, à Paris (VIIIe).
Touche-à-tout venu du monde de la mode, Vincent Darré a réussi à imposer à la fois sa silhouette et son style dans l’univers de la décoration. La démonstrat­ion en est faite au 13 de la rue Royale, à Paris (VIIIe).

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