Les week-ends de... Michel Grossiord
On se demande s’il dévore la presse ou si c’est l’inverse. A écouter Michel Grossiord, on l’imagine assailli par les nouvelles dès le petit déjeuner du samedi. Sur sa tablette toujours en veille, il déambule dans l’actualité du monde. « Je ne décroche jamais, dit-il, d’abord parce que j’ai une véritable passion pour l’info et aussi, peutêtre, à cause d’un sentiment de culpabilité à l’idée de manquer quelque chose. » Après une semaine de réveils à 3 h 30 pour assurer sa revue de presse dans la tranche de Guillaume Durand (7 h 30-9 h 30) sur
Radio Classique, il ne s’octroie aucune grasse matinée. Les week-ends représentent pour lui des occasions d’escapades, durant lesquelles il se met en roue libre :
« J’ai suffisamment de contraintes durant la semaine qui m’astreignent à une organisation militaire, pour ne pas m’en imposer d’autres les samedis et dimanches. » Feuilletoniste impénitent des petites et grandes choses qui agitent notre quotidien, le journaliste s’en protège avec l’arme à feu d’un humour insomniaque. Heureux de lire quelques romans afin de « ne pas céder à l’appauvrissement du langage » et sortir parfois de l’écriture journalistique efficace, Michel Grossiord a fini le dernier Goncourt et l’opus de feue Françoise Héritier sur « le sel de la vie ».
Week-ends en roue libre pour cet accro de l’info
Durant ses weekends parisiens, il fréquente les théâtres (« Mon programme de pièces est fait jusqu’à Noël ») et sort avec des amis. Dès qu’il le peut, il regagne sa maison près de Hyères. « Le vendredi, sans faire de sieste, je prends un avion à la mijournée, racontet-il. Sur la terrasse, je profite de la lumière, du ciel formidablement bleu. Dans la maison, je bricole et bouquine. Le lendemain, je fais le marché de Toulon du côté du Mourillon et je me promène sur la plage, vers la presqu’île de Giens. » Entre les petits farcis provençaux et le poisson grillé habituel, il sirote son thé « Earl Grey French Blue de Mariage Frères » qui l’accompagne jusqu’au studio parisien, sa résidence principale, où sa voix, reconnaissable entre toutes, saisit à la volée depuis trentecinq ans les événements qu’emporte, comme des feuilles d’automne, le tourbillon de la vie.