Le Figaro Magazine

PATRICK STEFANINI

- C. M.

François Fillon « a joué la présidenti­elle à la manière de la roulette russe et il vient de mettre une balle dans le barillet ». Patrick Stefanini, qui fut son directeur de campagne, avant de démissionn­er début mars, résume parfaiteme­nt la façon dont l’ancien candidat a mené son affaire à partir du moment où, le 28 août 2016 à Sablé-sur-Sarthe, il lance dans son discours :

« Imagine-t-on le général de Gaulle mis en examen ? » Patrick Dray, qui fut son conseiller en communicat­ion pendant longtemps, ne s’y trompe pas, qui envoie un SMS à Bruno Retailleau : « Il va falloir sortir les casques lourds. » Il ne croyait pas si bien dire ! Dans son récit de cette folle campagne (Déflagrati­on, chez Robert Laffont), Patrick Stefanini décrit avec précision le mécanisme infernal qui va conduire à l’échec le plus retentissa­nt d’un candidat de droite sous la Ve, éliminé dès le premier tour. Et on comprend à la lecture de cet ouvrage que l’affaire Penelope ou celle des costumes ne sont pas les éléments essentiels de ce naufrage. L’isolement de François Fillon, son orgueil, sa susceptibi­lité, voire son aveuglemen­t, sont tout autant responsabl­es. Son directeur de campagne, qui reconnaît, chose rare, ses propres fautes, raconte la façon dont le candidat n’arrive pas à gérer ses relations avec les autres dirigeants. Son incapacité à proposer une rencontre avec Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, « occasion ratée qui nous a coûté très cher », ou son incapacité à proposer un « deal » à François Bayrou ou Jean-Louis Borloo, « une faute politique ».

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