Le Figaro Magazine

TOUTE LA LUMIÈRE SUR LA LAINE

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Les clients des tailleurs choisissen­t habituelle­ment le tissu de leur futur costume dans une liasse, sorte d’épais classeur où sont répertorié­es différente­s matières regroupées par usage. Il en existe destinées à la réalisatio­n de costumes de ville d’été ou d’hiver où figurent souvent des laines dites peignées. Ce qui n’a rien à voir avec le peigné des flanelles. Peigner la fibre la rend plus luxueuse, plus chatoyante. Cela étonne souvent ces messieurs qui trouvent que le tissu « brille ». En réalité, il ne brille pas, il est plutôt satiné. C’est vraiment un critère de choix. Un drap de qualité supérieure est lumineux, et non pas terne comme les laines bas de gamme d’une part importante du prêt-à-porter. Evidemment, les laines des tailleurs sont plus chères, 60, 80 ou 100 € le mètre.

Par ailleurs, les laines qui « brillent » existent. Elles sont auto-clavées pour faire lustrer leur surface. Ce type de costumes s’avère assez rare. Soit il s’agit de grandes maisons qui tentent des inventions « nouvelles », soit il est question de mauvais faiseurs qui adorent le luxe pas cher et tapageur.Un conseil pour ne pas se tromper : se fier à l’oeil et au toucher. Une belle laine a une belle main (le tombé, la résistance au froissé) et une belle lumière. Après, chaque drapier a ses préférence­s. Ainsi, les maisons anglaises ont tendance à atténuer cet effet en proposant des tissus aux teintes plus poudrées, comme Holland & Sherry ou Bateman Ogden. A l’inverse, les lainiers italiens adorent l’irisation, comme Vitale Barberis Canonico ou Loro Piana dont les tasmanian wool sont une ode au chatoiemen­t. Cela laisse le choix. Malgré tout, une laine anglaise discrète sera bien plus belle et agréable que l’équivalent pas cher. Derrière le prix, il y a toujours une réalité.

Une ode au chatoiemen­t

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