Les têtes de Carl Meeus
« Il faut retrouver l’esprit UMP. » Nicolas Forissier, député
LR de l’Indre, était l’un des fondateurs de l’UMP en 2002.
« Il faut respecter l’histoire de notre famille qui intégrait gaullistes, libéraux et centristes », a-t-il dit à Laurent Wauquiez avant sa victoire de dimanche dernier. Pour lui, « la droite centrale, indispensable au paysage politique, doit marcher sur ses deux jambes ». L’une attachée aux racines, l’autre ouverte et libérale. Le nouveau président des Républicains l’a assuré tenir compte de ses propos. Sévère avec Xavier Bertrand, qui a claqué la porte des Républicains lundi dernier – « il est vexé car en fait, il a loupé le coche » –, Nicolas Forissier récuse le
« procès d’intention » fait à Laurent Wauquiez et demande à ses détracteurs de juger sur pièces dans un an. Une fois qu’il aura composé sa direction, tendu les bras et commencé à lancer la réflexion sur le projet. Et ouvert le parti aux sensibilités : « Il ne faut pas que LR devienne le RPR façon années 1970. »
LR doit marcher sur ses deux jambes
« Un groupe caporalisé finit par se fissurer. »
C’est le pari que fait Christian Jacob, président du groupe LR à l’Assemblée, en observant le groupe de La République en marche. « Vous pouvez faire des coups de gueule, taper du poing sur la table de temps en temps, mais vous ne pouvez pas menacer tout le temps » des élus récalcitrants. Or, faute de corpus idéologique, le risque d’éclatement de LREM est plus important. Surtout si la cote de popularité d’Emmanuel Macron venait à baisser dangereusement.
« Gérard Larcher a plus vu Emmanuel Macron en six mois que François Hollande en cinq ans ! » Ce proche du président du Sénat constate que le chef de l’Etat le ménage bien plus que son prédécesseur. « Il est toujours plein d’égards, il est astucieux. » Mais au Sénat, on attend plus que ces démonstrations, on veut des actes.
Les régionales de 2021 risquent de contrarier les ambitions présidentielles de Valérie Pécresse (Ile-de-France), Xavier Bertrand (Hauts-de-France) et Laurent Wauquiez (Auvergne-Rhône-Alpes). S’ils se représentent et gagnent, ils auront forcément promis de ne se consacrer qu’à leur Région. S’ils perdent, ils ne pourront plus concourir à la présidentielle. Seule solution pour eux : quitter la présidence de leur Région bien avant l’échéance. Et se dévoiler ! Pas si simple.