Le match : JouéClub vs La Grande Récré
Pour les professionnels du jouet, la période de Noël est cruciale. Durant les seuls mois de novembre et de décembre, 50 millions de jouets sont traditionnellement vendus dans l’Hexagone. Plus de la moitié du chiffre d’affaires du secteur (3,4 milliards d’euros, soit le deuxième marché européen du jouet après celui du Royaume-Uni) est ainsi réalisée en deux mois ! Crise ou pas crise, les Français savent se montrer généreux sous le sapin : ils dépensent en moyenne 121 euros par enfant de 0 à 10 ans au moment de Noël. Les stars de cette fin d’année ? Les toupies Beyblade (Hasbro) à collectionner, les figurines Sylvanian Families, les Playmobil en tout genre, ou encore les jeux de société façon « escape games » où chacun est invité à résoudre une série d’énigmes pour pouvoir s’échapper…
Parmi les leaders français du secteur, JouéClub fait figure de vétéran. La plus ancienne enseigne de magasins de jouets en France a fêté ses 65 ans cette année. La marque, soutenue par des commerçants indépendants rassemblés au sein d’une coopérative, a le vent en poupe. L’an dernier, son chiffre d’affaires a progressé de 1,6 % par rapport à 2015. Avec 347 points de vente, 4 Villages (Paris, Villeneuve-d’Ascq, Lyon, centre commercial Aéroville) et une vraie dynamique digitale, JouéClub dispose d’une force de frappe importante. Son catalogue, qui propose plus de 2 000 produits, est édité à 12 millions d’exemplaires au moment de Noël, un tirage de best-seller planétaire ! Au moment des fêtes, 1 000 saisonniers sont appelés en renfort des 2 300 collaborateurs permanents.
Autre leader français de la distribution du jouet : La Grande Récré, vaisseau amiral du groupe familial Ludendo, créé en 1977 par Maurice Grunberg. Après avoir surmonté quelques difficultés financières, le groupe a entrepris de recentrer ses efforts sur le déploiement de La Grande Récré via un réseau de franchises étoffé (l’ouverture de 200 magasins franchisés, dont la moitié en France, est prévue d’ici à 2020) et le développement d’une offre digitale renforcée. Objectif : résister à Amazon, principale menace de tous ces acteurs spécialisés, mais aussi ravir à l’américain Toys’R’Us, en faillite aux EtatsUnis, la place de numéro 1 dans l’Hexagone. Jean-Michel Grunberg, PDG de Ludendo, a toutefois besoin d’argent frais pour concrétiser ses ambitions ; c’est pourquoi il s’est mis en quête d’un nouvel actionnaire majoritaire… quitte à faire une croix sur le contrôle familial de son groupe. De grandes manoeuvres qui devraient laisser indifférentes nos chères têtes blondes, tout à la joie de Noël.