Le tableau de bord de... Airbnb
ACTIVITÉ LIMITÉE PAR LES AUTORITÉS À NEW YORK, SANTA MONICA, LOS ANGELES, BARCELONE, BERLIN
Nuisances sonores, désertion des centres-villes, concurrence déloyale, revenus non déclarés au fisc… Malgré sa réussite, le champion de la location saisonnière est attaqué de toutes parts. Mairies, hôteliers, riverains et même propriétaires cherchent à limiter les excès liés à son activité. Depuis le 1er décembre, Paris impose l’obtention d’un numéro d’enregistrement pour proposer un appartement en location. Peu de propriétaires s’y sont soumis, si bien que la Mairie a mis Airbnb en demeure de faire respecter la loi. Pour la forme, le site s’est engagé à restreindre à 120 le nombre de nuitées annuelles. Mais seulement dans les quatre arrondissements centraux… On a appris début décembre l’existence de la carte bancaire Payoneer. Emise à Gibraltar, elle permet d’encaisser anonymement le montant des locations. Malgré les promesses auprès de Bercy, cette carte peut toujours être commandée sur le site d’Airbnb avec un faux nom et un faux numéro de passeport… sans aucune vérification ! Par ailleurs, la plate-forme commence à faire pression sur les propriétaires pour améliorer leurs prestations (le moindre cheveu oublié pourrait affecter leur notation), quitte à désactiver leur annonce s’ils ne s’y conforment pas. Uber a fait de même avec ses chauffeurs, ses forces vives, erreur que l’entreprise paie aujourd’hui très cher puisqu’elle a été reconnue comme employeur en Angleterre et non plus comme prestataire. On est loin du service convivial de location entre particuliers vanté par la start-up à ses débuts. Il est vrai qu’elle pèse aujourd’hui 31 milliards de dollars… VÉRONIQUE SAINT-CYR