SERVICE RETOUCHES
L’idée que les vêtements soient vendus en prêt-àporter est née aux Etats-Unis peu après la guerre de Sécession. Il paraît alors évident de se passer des services « à la mesure » pour habiller les soldats. Les campagnes de mensuration se multiplient, instituant à cette occasion les premiers barèmes. Une initiative qui correspond d’ailleurs, à peu de chose près, à l’invention et au perfectionnement de la machine à coudre. Pour les tailleurs et les apiéceurs, c’est un nouveau marché qui s’ouvre. Le sur-mesure onéreux ne représente à cette époque qu’une fraction de l’économie textile, surtout basée sur la seconde main. Là, les vêtements sont nouveaux, propres, non troués. Par contre, ils nécessitent de nombreux ajustements. Les chroniques anciennes évoquent des modèles approximatifs. Progressivement, les tailleurs disparaissent pour laisser place aux retoucheurs, moins nobles, mais tout aussi utiles. Les coupes sont standard, les corps non. C’est ainsi qu’il est possible, jusque dans les années 1980, de trouver dans tous les « décrochezmoi-ça » d’excellents vendeurs très adroits avec des épingles. Les coupes sont amples, les tissus plus raides ; il est assez facile de rendre presque parfaits les vêtements de confection. Mais un tel service coûte cher. A l’heure de la rentabilité, des exigences salariales et des charges locatives importantes, la retouche se réduit. Et puis, les jeunes d’aujourd’hui ont des gabarits plus normés. Avant 1960, il existait encore beaucoup de déformations physiques, dues à la malnutrition, aux maladies comme la polio, aux handicaps, à la guerre… Les vêtements tombent mieux car les hommes sont mieux ! Reste qu’ils peuvent toujours bénéficier d’une retouche. Nombre de clients sont surpris lorsque je leur propose de raccourcir les manches de leur chemise. C’est tellement plus fin et délicat. Le coût est léger, et le résultat infiniment plaisant.
Raccourcir les manches de leur chemise