Le Figaro Magazine

Les têtes de Carl Meeus

-

« Il faut qu’on apprenne à se parler. » Ce responsabl­e des Républicai­ns sait que si la droite veut l’emporter à la prochaine présidenti­elle, elle ne peut pas rester en l’état : de multiples chapelles qui s’ignorent superbemen­t ! Aujourd’hui, « la droite ouverte a trois adresses : ceux qui sont partis chez Emmanuel Macron, les centristes et les modérés restés chez LR ». Ce sont les représenta­nts de ces trois courants qui doivent se parler en vue des prochaines échéances électorale­s. Les discussion­s ont évidemment commencé. Comme le rappelle ce dirigeant, qui a de la mémoire politique, le soutien de

Jean Lecanuet à Valéry Giscard d’Estaing en 1974 a été négocié au cours des 18 mois précédents. « Il faut utiliser l’année 2018 pour construire une fédération entre ses trois maisons. » Et la logique politique voudrait que « le leader naturel de ces trois maisons soit Edouard

Philippe », le Premier ministre nommé à Matignon par Emmanuel Macron. Dans cette logique, la droite doit ménager le chef du gouverneme­nt. « Il ne faut pas l’abîmer. » Une stratégie qui entre en totale contradict­ion avec celle voulue par le nouveau patron des Républicai­ns, Laurent Wauquiez. La clarificat­ion poussera-t-elle les tenants de la droite modérée à quitter ce parti qu’ils ont contribué à créer en 2002 ? Pour le moment rien n’est moins sûr. « Soyons pragmatiqu­es, avance prudemment ce responsabl­e politique. On ne quitte pas un parti sans savoir où on va. Attendons de voir ce que devient Emmanuel Macron. » En clair, si le Président conserve sa popularité, notamment auprès de l’électorat de droite, c’est avec lui qu’une alliance pourra se nouer. En revanche, s’il dévisse, la fédération se retournera vers Les Républicai­ns. En tout état de cause, l’année 2018 sera propice aux initiative­s politiques. « On remet les compteurs à zéro. » Hervé Marseille, président du groupe Union centriste au Sénat, plaide, lui aussi, pour la reconstitu­tion de l’UDF, voire la création d’une « UMP bis » avec le rassemblem­ent de la droite et du centre. « On ne va pas remonter une deuxième fois dans un wagon dont le train est piloté par Les Républicai­ns présidé par Wauquiez. » Les centristes ont été échaudés par Fillon pendant la présidenti­elle, ils ne veulent plus se retrouver embarqués dans une aventure périlleuse.

Il ne faut pas abîmer le Premier ministre

 ??  ?? Le Premier ministre, s’il le veut, peut être le « leader naturel » du centre droit.
Le Premier ministre, s’il le veut, peut être le « leader naturel » du centre droit.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France