Le tableau de bord de... Ponant
Aller là où les autres ne vont pas. » C’est avec cette exigence digne des grands explorateurs que Ponant a démarré son aventure le 1er avril 1988. La même maxime anime toujours l’esprit de cette entreprise qui vient d’annoncer la mise en chantier du premier brise-glace de croisière jamais construit au monde.
« Nous nous sommes demandé : comment aller plus loin, offrir à nos passagers des émotions qu’ils n’avaient jamais vécues », explique Jean-Emmanuel Sauvée, le président et cofondateur de Ponant.
« Le pavillon français n’avait jamais flotté sur un navire au pôle Nord : nous avons décidé de combler cette lacune ! »
Il faudra deux ans de travail pour dessiner le navire, en couplant l’expertise de spécialistes mondiaux de la construction de briseglace avec celle de designers de yachts de luxe. Le résultat aura pour nom Ponant Icebreaker, un navire écologique. « Il faut montrer ces régions pour mieux les protéger : nous voulons que nos passagers en deviennent les ambassadeurs », poursuit le chef d’entreprise.
Le chemin parcouru depuis ce jour où une quinzaine de jeunes officiers de la marine marchande se lançaient dans l’aventure avec les moyens du bord est impressionnant. « Aujourd’hui, on appellerait cela une start-up faisant du crowdfunding », s’amuse Jean-Emmanuel Sauvée. Désormais solidement ancré dans le paysage économique français, Ponant devrait mettre à l’eau quatre autres navires dans les deux prochaines années, soit, d’ici à 2021, un doublement de la flotte de cet armateur qui, depuis qu’il appartient à Artémis (holding de la famille Pinault), se sent pousser des ailes. GUILLAUME DE DIEULEVEULT