Le Figaro Magazine

Les week-ends de... Patrice Franceschi

- PIERRE DE BOISHUE

Aquoi peut bien ressembler le week-end d’un grand explorateu­r ? Est-ce la pire des aventures pour un homme comme Patrice Franceschi, connu par ailleurs pour son engagement inébranlab­le auprès des Kurdes de Syrie ? Pas tout à fait. Lors de ses rares retours en France, l’auteur de Trois ans sur la dunette. A bord du trois-mâts La Boudeuse autour du monde (Points) aime retrouver l’air paisible et serein de l’Yonne, où il s’est installé voilà six ans. Ni trop près ni trop loin de Paris, où il honore en semaine de nombreux rendez-vous profession­nels, ou rend visite à ses amis. « C’est un lieu de retraite, j’habite d’ailleurs à côté d’une abbaye. » Pas question pour autant pour le lauréat 2015 du prix Goncourt de la nouvelle de se reposer sur ses lauriers. Ce n’est pas son genre.

Loin de là. « Je prends du repos quand cela est nécessaire, mais n’apprécie pas les vacances en elles-mêmes.»

En attestent ses séjours studieux à la campagne, où il a récemment mis le point final à l’ouvrage Dernières nouvelles du futur

(à paraître le 7 février chez Grasset), dans lequel il s’interroge sur le monde qui nous attend. Jamais en panne d’idées ou d’énergie, il planche actuelleme­nt sur un livre intitulé Ethique du samouraï moderne (« un petit manuel de survie par temps diffi-

Je relis volontiers les oeuvres de Conrad ou de Sénèque

ciles »), et sur un Dictionnai­re amoureux de la Corse. Après cinq ou six heures de concentrat­ion, il s’accorde volontiers un moment de lecture. « Je relis les oeuvres des grands anciens, comme un roman de Conrad ou un essai de Sénèque. » Avant de se remettre à la tâche… Dans la perspectiv­e de nouveaux défis, il veille à soigner son corps autant que son esprit. « Je cours beaucoup dans les bois autour de chez moi et pratique les arts martiaux depuis l’âge de 8 ans. » Inutile de dire que l’écrivainav­enturier n’est pas un habitué des bonnes tables de la région. « Mon côté très austère, stoïcien, samouraï si je puis dire, fait que le bonheur m’intéresse plus que le plaisir. J’aime les vies sobres, dépouillée­s, non matérielle­s », conclut celui qui, à seulement 63 ans, a la chance d’en posséder déjà mille.

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