VINCENT FELTESSE
« Avec des si, on mettrait Paris en bouteille », dit le dicton. Avec les livres des conseillers de l’Elysée, on découvre chez les présidents des facettes que l’on connaissait peu. C’est le cas de celui de Vincent Feltesse (Et si tout s’était passé autrement, chez Plon). Conseiller de François Hollande, arrivé à l’Elysée en 2014, l’élu bordelais a soigneusement consigné ses impressions sur la façon dont son patron dirigeait le pays, grâce à l’accès privilégié qu’il avait auprès de lui. Et ses notes donnent le vertige.
A la lecture, on comprend que le quinquennat de François Hollande s’est achevé en septembre 2014. « En douze petits jours, une grande partie du socle du hollandisme venait d’exploser » : Montebourg et Hamon virés du gouvernement, la sortie du livre de son ex-compagne, Valérie Trierweiler, la démission de Thomas Thévenoud. « L’hypothèse de la démission du chef de l’Etat se mit même à circuler, personne ne voyant comment des réformes pourraient être menées dans les deux années à venir. Periodus horribilis. » La suite montrera que le chef de l’Etat n’a jamais réussi à reprendre la main politiquement. Le plus surprenant reste encore qu’il ait cru possible de se représenter, au point de lancer, avec ses maigres soutiens, un dispositif de précampagne, de multiplier les discours de préparation de sa candidature ! Jusqu’à ce que Vincent Feltesse appelle le « coup de couteau dans un corps convalescent »,
le livre Un président ne devrait pas dire ça…,
qui, loin d’être un coup de génie, fut le coup de grâce. C. M.