“NOUS RECHERC PARTOUT OÙ ILS S
Depuis septembre 2016, l’amiral Laurent Isnard est à la tête du Commandement des opérations spéciales (COS). Il nous explique en exclusivité la logique de nos forces spéciales pour anéantir le danger islamiste.
Le Figaro Magazine – LesFrançais connaissent l’opération Barkhane, 4 000 soldats déployés dans le Sahel pour empêcher les groupes terroristes d’y reconstituer une base arrière. L’opération Sabre a été déclenchée il y a déjà quatre ans sans que personne n’en entende parler. Amiral Isnard, vous commandez cette opération très discrète. Quel est son objectif ?
Amiral Isnard – Sabre est une opération menée exclusivement par les forces spéciales pour chasser les terroristes qui sont cachés dans la bande sahélienne. Nous travaillons en petits groupes dont la mission est de trouver les terroristes, de les traquer et de les capturer pour les ramener afin qu’ils soient jugés par les autorités locales.
Quelle est la répartition des missions entre Barkhane et le COS ?
Le mot-clé, c’est la complémentarité. Barkhane assure un contrôle de zone dans la durée, opère avec les forces armées des pays partenaires du G5 Sahel, et soutient la Minusma. Barkhane, c’est l’opération qui permet de ne laisser aucune zone sans présence durable, qui empêche la réinstallation des terroristes et favorise le développement au profit de la population. Les terroristes évitent les forces françaises et il ne doit y avoir aucun sanctuaire pour eux. C’est pourquoi nous, forces spéciales, allons les chercher partout où ils sont. Notre rôle est de placer les terroristes en situation d’insécurité, de les obliger à se cacher, ce qui laisse du temps aux autorités locales pour rétablir leur souveraineté sur l’ensemble de leur territoire.
Et la spécificité des forces spéciales, c’est leur très grande flexibilité et réactivité ?
Oui, dès qu’on a un renseignement sur des terroristes – qui peut venir des drones ou de la population –, on monte à bord de nos hélicoptères ou de nos véhicules et on mène une opération commando pour les arrêter. Il faut aller très vite parce qu’ils se déplacent beaucoup. Et, comme ils savent qu’ils sont recherchés, ils se cachent. Ils ne font que poser des mines sur des pistes, tirer au mortier à distance, racketter des gens sur les marchés, mais jamais ils ne viennent nous attaquer de front. Ils sont toujours cachés et c’est difficile de les trouver. Mais c’est notre métier.
Vous dites que l’essentiel, pour vous, c’est de les capturer pour