SUR UN AIR D’EDDY MITCHELL
Le vrai problème dans la chasse aux cons, c’est qu’il y a trop de gibier. » Cette phrase grandiose est un des meilleurs moments d’une délicieuse tirade dite avec gourmandise par Pierre Arditi. C’est une heure et deux minutes après le début du film Quelque chose a changé *, ça dure cinq minutes et c’est une merveille. Une tirade d’anthologie qui devrait être enseignée dans tous les cours de théâtre.
Le film entier est un chef-d’oeuvre d’insolence, de bonne humeur, et d’exigence dans le plaisir généreux d’être au monde. Un plaisir que l’on propage en le partageant. Un plaisir d’amour, en somme.
L’argument ? Très simple. Mis en minorité par son conseil d’administration, Louis-Régis Dupont-Moreau (Pierre Arditi), PDG d’un grand groupe de télécoms, se retrouve à devoir passer un week-end de printemps à la campagne dans une maison d’hôtes tenue par son ex-femme (Evelyne Bouix) dont il est divorcé depuis dix ans.
Ce qui s’annonçait comme le pire week-end de sa vie va lui permettre de découvrir à la fois sa vérité et sa liberté. Ce film est l’histoire d’une libération. Et une invitation faite au spectateur à trouver sa propre liberté. On ne peut que féliciter toute la distribution réunie par l’auteur et réalisateur, Jacques Santamaria. Mieux qu’une distribution : une troupe, tant on sent le plaisir de chaque comédien à porter cette histoire, dont le titre reprend celui d’une chanson du grand Eddy Mitchell. Une soirée douce, très drôle, et qui remet en selle, comme un grand vin.
* France 3, mardi 16 janvier, 20 h 55.