Le Figaro Magazine

HORLOGERIE UN VRAI MOTEUR SOUS LE CAPOT

Partenaire de Bugatti depuis 2004, le suisse Parmigiani Fleurier vient de sortir un bolide horloger dans le sillage de la supercar Chiron.

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Tous les spécialist­es le concèdent en choeur : il n’y a pasmieux aujourd’hui que la Bugatti Chiron, qui mérite haut la main son titre de « voiture la plus puissante et la plus rapide du monde ». Les performanc­es du constructe­ur automobile alsacien n’impression­nent pas pour autant l’horloger suisse Parmigiani Fleurier. Au contraire, chez cette marque indépendan­te fondée en 1996 par Michel Parmigiani (un passionné spécialisé dans la réparation de haute horlogerie ancienne) grâce au soutien de la Fondation de famille Sandoz, les équipes sont du genre à trouver cela stimulant. C’est sûrement une des raisons pour lesquelles cette collaborat­ion entre Bugatti et Parmigiani dure depuis plus de treize ans, soit « le plus long partenaria­t de l’histoire entre deux marques de montres et d’automobile­s », souligne Michel Parmigiani.

« En montant une manufactur­e il y a plus de vingt ans, j’ai réalisé mon rêve de pousser aussi loin que possible la technologi­e horlogère, mais j’ai toujours refusé de faire des “concept watches”, poursuit-il. Nos collection­s Bugatti s’inscrivent dans cette philosophi­e. Elles nous obligent à repenser deux siècles de tradition horlogère, et cela nous amuse énormément. » La dernière-née, la Type 390, ne fait pas exception. Les ingénieurs de la manufactur­e située à Fleurier (dans la commune du Val-de-Travers, en Suisse) ont travaillé plus de cinq ans au développem­ent de ce modèle doté d’un mouvement mécanique à remontage manuel coaxial (c’est-àdire entièremen­t monté sur un seul axe, ce qui limite les frottement­s et l’usure et améliore donc la précision). « C’était un rêve depuis longtemps », précise Michel Parmigiani. Cette constructi­on originale lui confère une forme cylindriqu­e, comparable à un bloc-moteur. Et si on file la métaphore automobile, ajoutons que le réservoir de cet engin ne manque pas de capacité puisque la Type 390 affiche une réserve de marche de 80 heures, grâce à deux barillets et un tourbillon volant 60 secondes. Côté design également, l’innovation a servi de feuille de route. Ce modèle intègre parfaiteme­nt la famille avec une allure proche de la première, la Type 370, sortie en 2004 et inspirée de la Bugatti Veyron, ou encore de la Super Sport datant de 2010. Mais, alors que ces deux pièces disposaien­t d’un affichage de

l’heure sur le côté du boîtier, la Type 390 propose une lecture plus confortabl­e sur le dessus de la montre. Un détail qui engendre un vrai casse-tête technique, puisque cet affichage décentré par rapport au mouvement implique une transmissi­on via une vis sans fin. Last but not least, le mouvement et le cadran forment deux blocs distincts et articulés, pour un porté plus ergonomiqu­e. Cette édition limitée à deux séries de 10 pièces (en or rose ou gris), vendue 290 000 euros, entrera officielle­ment dans la course lors du Salon de la haute horlogerie de Genève (SIHH), qui ouvrira ses portes lundi prochain.

ÉLODIE BAËRD

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 ??  ?? La dernière supercar de Bugatti, la Chiron, montée dans l’atelier de Molsheim en Alsace (ci-dessus), a inspiré la nouvelle Bugatti Type 390 de l’horloger suisse Parmigiani Fleurier (à gauche). Le mouvement de cette montre a été pensé comme un...
La dernière supercar de Bugatti, la Chiron, montée dans l’atelier de Molsheim en Alsace (ci-dessus), a inspiré la nouvelle Bugatti Type 390 de l’horloger suisse Parmigiani Fleurier (à gauche). Le mouvement de cette montre a été pensé comme un...

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