Les têtes de Carl Meeus
Mettre de la chair dans les réformes
« Il faut faire de la politique. » Christophe Castaner est clair. Le patron de La République en marche (LREM), veut que son mouvement soit plus en pointe dans les débats. Il ne le fait pas assez. La preuve ? Au lendemain de plusieurs passages médias, le ministre s’étonne de l’absence de relais de sa parole sur les réseaux sociaux. Réponse de la cellule communication : « On a écouté, c’était bien. Mais trop politique et trop en défense du gouvernement, ce n’est pas nous ! » De quoi laisser perplexe cet ancien socialiste qui sait que, pour faire passer un message, il faut « le répéter, le marteler ». Dans ce domaine, la tâche qui l’attend semble immense. Notamment pour l’après-vente des décisions gouvernementales. Christophe Castaner s’est fixé comme objectif de « mettre de la chair dans les réformes » et éviter que les gens ne retiennent de la loi travail que les ruptures conventionnelles collectives de Pimkie ou Peugeot ou de la réforme du logement que la baisse des APL. Un défi pas si simple à relever dans l’immédiat, sachant qu’Emmanuel Macron a lui-même reconnu que l’impact des mesures ne se verrait pas avant deux ans.
« Je suis l’homme le plus libre de France. » En ce début d’année 2018, Jean-Christophe Lagarde affiche la mine de celui qui est content que ses « amis » radicaux et centristes proches d’Hervé Morin aient quitté l’UDI, lui laissant la marque, le financement, la majorité des élus et donc une nouvelle liberté. « J’avais deux paires de menottes aux poignets avec eux et les accords avec LR. » Désormais, le patron de l’UDI se sent libre de faire ce qu’il veut. Les législatives partielles à venir en seront une illustration parfaite : selon les situations locales, l’UDI soutiendra un candidat LR ou se rangera derrière LREM, voire présentera un candidat. Après le menu imposé avec LR, l’UDI choisit désormais à la carte.
« Emmanuel Macron nous libère un espace incroyable, mais on n’a personne pour l’occuper ! » Ce terrible constat est dressé par un des responsables du Parti socialiste qui ne voit pas, parmi les candidats déclarés ou à venir au poste de premier secrétaire, lesquels seront en mesure de contrer le chef de l’Etat. Alors même que ses premières mesures économiques comme son positionnement sur l’immigration ou la sécurité auraient dû permettre aux socialistes de retrouver de l’oxygène.