Les week-ends de... Camille Pascal
Il y a eu, dans la vie de l’écrivain Camille Pascal, un certain nombre de rencontres déterminantes. Celle de sa femme, bien sûr, puis celles de quelques personnalités politiques, parmi lesquelles figure Nicolas Sarkozy, dont il fut, à l’Elysée, l’une des plumes talentueuses au côté d’Henri Guaino. Et puis il y a eu, à l’âge de 18 ans, la rencontre avec la Normandie, qui a vite tourné à l’histoire d’amour ! Pour ce Méridional, natif du Languedoc, l’affaire n’était pas gagnée d’avance. « La Normandie, pour moi, c’est comme un pays exotique, explique Camille Pascal qui est aujourd’hui conseiller d’Etat.
Cette région est devenue ma patrie intime. Peutêtre parce qu’il y a, dans la modération du climat normand, quelque chose de moins tranchant, de moins coupant que la lumière méridionale. » Après une telle déclaration, on comprend pourquoi l’écrivain quitte, dès que l’emploi du temps de ses enfants le permet, la ville de Versailles pour la grande plaine du Bessin, où il possède une jolie maison en pierre de Caen.
« A la différence de la Normandie des images d’Epinal, on ne trouve dans le Bessin ni les colombages du pays d’Auge ni la brique du pays de Caux. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles j’aime tant cette région, dit-il : la pierre calcaire
Vivre entouré de beauté est le dernier privilège de l’époque
si blanche sous le soleil me rappelle mon enfance. » Avec son épouse, la romancière Caroline Pascal, ils vivent alors le week-end type du Parisien aimant la campagne française, ses paysages, les êtres qui l’ont façonnée et l’art de vivre qui en est issu. Ils prennent le temps de s’arrêter pour regarder, de discuter, de s’occuper de leur jardin. La proximité de Bayeux, une des rares villes du Calvados à n’avoir pas été détruite lors du débarquement allié, est un charme supplémentaire. « Vivre entouré de beauté est le dernier privilège de notre époque », affirme Camille Pascal, qui ajoute : « La fracture entre les élites et le peuple vient aussi de ce qu’elles ne traversent plus la France, préférant prendre le TGV ou l’avion pour se rendre au Cap-Ferret ou à Marrakech. » On ne saurait mieux décrire l’une des raisons du mal-être français.