PARIS S’ENVOLE, LA FRANCE RESTE SAGE
Paris n’est pas la France ! La photographie de l’évolution du prix des logements anciens en France donnée par les différents réseaux d’agences immobilières le montre bien. Si les prix se sont envolés de 7,5 % l’an dernier dans la capitale selon Century 21, ils n’ont augmenté que de 1,2 % pour la France entière. Pour l’année qui vient de commencer, les professionnels de l’immobilier n’attendent pas de performances aussi élevées. L’année 2017 s’est d’ailleurs terminée bien plus calmement qu’elle n’avait commencé, le rythme de la hausse s’essoufflant au dernier trimestre. « Les acheteurs et les vendeurs ont compris qu’il fallait que les deux parties trouvent de l’intérêt dans une transaction, le marché est apaisé. Les prix devraient augmenter de 1 à 2 % en France cette année », estime Laurent Vimont, le président du réseau.
Au fil des années, l’écart s’est creusé entre, d’un côté la capitale et les dix plus grandes métropoles qui sont dans son sillage et, de l’autre, le reste du pays. Selon le site Meilleursagents, qui a remonté le temps sur une décennie, un bien qui valait 100 000 € en 2008 vaut aujourd’hui plus de 120 000 € s’il est situé dans une des dix premières villes de France, mais seulement 87 000 € s’il se trouve dans une petite ville. On achète aujourd’hui à 2 552 €/m2 en moyenne en France selon Century 21, le prix moyen d’acquisition s’élèvant à 208 759 €, alors qu’il faut compter 9 084 €/m2 à Paris (où la transaction moyenne aide à 452 545 €). Un rapport de 1 à 3,5 fois qui explique les différences de surfaces achetées. A Paris, les logements que peuvent s’offrir les acquéreurs ont une superficie moyenne de 50,8 m2 contre 86,2 m2 en France. « Le marché reste fracturé et on constate un manque de biens à la vente dans les grandes métropoles ou les centres-villes, mais un stock encore important dans les territoires ruraux, où le marché dépend beaucoup du contexte local (politique, emploi…) », résume Laforêt. CAROLE PAPAZIAN