Le Figaro Magazine

Les week-ends de… Thierry de Maigret

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Lunettes fines, oeil pétillant, et modestie de bon vivant. Thierry de Maigret a toujours su qu’il voulait être commissair­e-priseur. Rigoureux dans la prisée, il l’est aussi dans ses catalogues, qu’il prépare et édite lui-même avec un soin presque maniaque. Par conséquent, afin de préparer la cinquantai­ne de ventes qu’il organise chaque année, ses week-ends sont souvent studieux. Quand il peut s’échapper le vendredi avec son épouse Marie et ses trois enfants, il file en TGV vers sa maison dans les Alpilles, qu’il a réaménagée, en la dotant notamment d’un salon espagnol.

Il raconte volontiers, y compris les week-ends, ses enchères à venir ou passées – cette semaine c’étaient des livres anciens – et la surprise que fut la vente de ce rouleau chinois représenta­nt une impératric­e qui atteignit 3 750 000 euros au marteau en 2013 ! Son étude de la rue de Montholon abrite des objets de tous les styles et de toutes les époques, selon ce qu’il trouve dans les succession­s familiales.

Et c’est parce qu’il parcourt sans cesse la France et ses résidences secondaire­s durant la semaine qu’il aime se reposer chez lui à Paris, où il vit dans un appartemen­t situé dans une jolie impasse près des ministères. C’est là qu’il reçoit avec un grand raffinemen­t ses amis à dîner le vendredi ou le samedi soir – à moins qu’il n’aille dîner au restaurant, par exemple chez David Toutain, rue Surcouf. Chez lui, il offre à boire les vins qu’il aime et qu’il a découverts notamment grâce à Alex de Clouet, expert en la matière, décédé il y a peu. Il cuisine lui-même et propose, « à l’horizontal­e ou à la verticale, de vieux vins de Bordeaux ».

En revanche, il ne chine pas aux puces. « Les ventes de Drouot en semaine apportent leur lot de surprises, sans compter les inventaire­s : le bonheur de mon métier, c’est la découverte », explique-t-il ce jour-là, après avoir déniché quelques beaux objets dans un coffre récalcitra­nt. « Le coffrier a dû le forcer car la famille ne retrouvait plus la clé ! » Maigret, lui, ne perd jamais les clés du paradis des chineurs. CHARLES JAIGU

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