Patrimoine
C’est fait ! Une nouvelle ère s’ouvre pour les épargnants. Alors que la Bourse caracole toujours au sommet et que l’inflation et l’euro redressent la tête, la fiscalité française encourage désormais clairement les ménages à investir moins en immobilier et davantage en placements financiers.
Premier étage de la fusée, la flat tax à 30 % (en bon français, le PFU, prélèvement forfaitaire unique). Ce taux de 30 % est un taux tout compris, qui inclut les prélèvements sociaux (portés de 16,2 à 17,2 %). Il ne s’applique pas à l’immobilier. Cette nouvelle donne rend la fiscalité de l’épargne financière plus lisible (plus-values et revenus sont imposés au même taux, assurance-vie et sicav sont concernés). Il ne s’agit toutefois pas d’un système obligatoire. Les contribuables qui se trouvent dans des tranches marginales d’impôt sur le revenu plus faibles pourront inclure les fruits de leur épargne financière à leurs revenus. Mais attention, impossible alors de panacher. Second étage de la fusée, l’impôt sur la fortune immobilière, IFI, qui remplace l’ISF. Le seuil de déclenchement (un patrimoine de 1,3 million d’euros) et l’abattement sur la résidence principale sont inchangés. Le patrimoine immobilier (y compris SCI, SCPI et investissement locatif) reste soumis à l’IFI, mais les autres actifs en sortent. C’est un changement considérable : certains contribuables dont les actifs sont très diversifiés devraient faire de substantielles économies d’impôt. Ceux qui sont soumis à l’IFI vont devoir apprivoiser de nouvelles règles. Par exemple concernant les dettes déductibles de l’actif. « Les possibilités de déduire du passif sont plus restreintes qu’auparavant, notamment dans le cadre de prêts familiaux et d’une société interposée », souligne Marion Capèle chez Natixis Wealth Management.