BENJAMIN GRIVEAUX À L’OFFENSIVE
« Il faut marteler les choses. » Porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux a vite compris que son compte rendu hebdomadaire, comme ses interventions médiatiques, ne suffirait pas à se faire entendre des Français. Il a donc décidé d’aller deux fois par mois porter la parole du gouvernement directement devant les Français. Après Tours en décembre, il était à Lyon la semaine dernière, avant la région parisienne à la fin du mois et Toulouse début février. Devant plusieurs centaines de personnes, Benjamin Griveaux s’est employé à défendre les réformes mises en place depuis juin dernier. « Je suis là pour expliquer ce qu’on fait, pas pour essayer de convaincre les gens », précise le porte-parole, qui profite de ses déplacements pour écouter les doléances. « Ça permet de voir les incompréhensions. » Inlassable débatteur, celui qui participe à toutes les réunions interministérielles attend avec impatience le 31 janvier, quand les salariés auront reçu leur feuille de paye et constateront l’effet concret des mesures sur leur pouvoir d’achat. Les argumentaires sont prêts. Benjamin Griveaux aussi, qui ne veut pas rater une telle occasion de montrer concrètement les effets positifs de l’action gouvernementale.
« La Commission européenne auraitelle menti aux députés européens ? » Younous Omarjee, député européen de la France insoumise, a mis les pieds dans le plat dans le débat sur l’interdiction de la pêche électrique. A quinze mois des élections européennes, les frictions sont de plus en plus fréquentes à Bruxelles entre la Commission et les eurodéputés, notamment français, de tous les partis. Ceux-ci accusent de plus en plus ouvertement certains commissaires d’être aux mains des lobbies. Que ce soit dans les dossiers très médiatisés du glyphosate, des OGM ou de la pêche électrique mais aussi sur celui, plus technique, de la lutte contre le commerce parallèle de tabac. Alors que Philippe Juvin, eurodéputé LR, estime que ce commerce parallèle est pour l’essentiel organisé par les cigarettiers, et que l’OMS a rédigé en 2012 un texte qui prévoit une traçabilité de ces produits pour contrôler efficacement les cigarettiers, la Commission, bien que l’UE ait ratifié ce traité le 24 juin 2016, a demandé aux députés européens de confier la majeure part de cette traçabilité aux fabricants de cigarettes !