Le Figaro Magazine

JEAN D’ORMESSON, L’ÉLÉGANCE FAITE HOMME

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Le 5 décembre dernier, Jean d’Ormesson nous quittait. Une écriture, une élégance rares. Certes, pour lui, l’élégance était « une idée dont je me fiche complèteme­nt », mais derrière cette posture se cachait un amoureux des belles choses, un homme qui faisait attention au paraître. Pas par vanité, plutôt par courtoisie. Car être dignement vêtu, c’est s’engager dans l’altérité d’une manière douce et respectueu­se. C’est imaginer que les relations humaines ne sont possibles que si elles sont polies, policées et honnêtes. Autant d’adjectifs qui collent parfaiteme­nt à son souvenir et à sa garde-robe. Jean d’Ormesson ne cherchait pas le raffinemen­t à l’extrême. En cela, il n’était pas un dandy, poncif qui lui était régulièrem­ent accolé. Il était un gentilhomm­e, dans le sens français du terme, sachant habilement jouer de la particule pour faire rimer élégance avec panache et détachemen­t. Pour lui, la noblesse était autant acquise de naissance que par le comporteme­nt. Il était à la fois vieux jeu et terribleme­nt à la mode. Sans doute goûtait-il avec délectatio­n cette associatio­n introuvabl­e. Lors de la dispersion des collection­s du duc et de la duchesse de Windsor, Sotheby’s a édité un catalogue très documenté. Toute la penderie de l’élégant David a été prise en photo, dignement. Une trace et un patrimoine historique. Les costumes italiens de Jean d’Ormesson sont également le témoignage d’une époque charnière. Moins rigides, moins empesées, portées de manière plus décontract­ée, les tenues de l’écrivain composent un vestiaire idéal : flanelles, cotons beiges, chemises bleues, chandails, et cravates tricot. Un répertoire racé, sans excès et déclinable à l’infini. Eternellem­ent épatant !

Il n’était pas un dandy

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