Le Figaro Magazine

LE TÉLÉPHONE PLEURE

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Musique au restaurant, individus qui téléphonen­t dans le bus, le train ou le métro, avalanche d’e-mails profession­nels, de textos ou d’échanges Messenger, c’est un enfer de communicat­ions qui se déchaîne chaque jour. Où avoir la paix ? se demande le quidam normalemen­t constitué… Chez sa mère, peutêtre… Arrivé chez elle pour y passer quelque temps, dès le premier jour, le cauchemar recommence ; vers 9 h, le téléphone de la ligne fixe sonne. Le haut-parleur est activé :

« Bijour médèm, je m’appelle Jon-Louis, ma collègue Anne-Sophè a essayé de vous joindre hier. Pétètre porriez-vous pèrticiper à… » Paf ! La daronne est fumasse, raccroche et explose : « Je n’en peux plus, c’est comme ça tous les jours, ici à Boulogne ou à la maison de campagne (en Touraine, ndlr). Ils appellent sans cesse. Au début, je leur disais “je ne comprends rien, vous ne parlez même pas français”. Maintenant, je raccroche ! » En effet, les jours suivants, cela continue : « Vous avez besoin d’une mutuelle, d’un store mécanique, d’une cheminée écorespons­able, d’un bidet, peut-être ? »

Ces gens ont une prédilecti­on pour les heures du petit déjeuner, du déjeuner et du dîner. Ils appellent même le samedi… La méthode consistant à harceler les retraités qui sont les derniers à utiliser des téléphones fixes évoque celle des grands prédateurs : s’attaquer aux faibles pour les dévorer plus facilement. Mais qui échange les fichiers sur lesquels figurent leurs numéros ? Encore un coup de Poutine ? Des Illuminati ? Les francs-maçons, peut-être ? Allez savoir… En attendant, pour mieux se relever de ces avanies, une seule bonne nouvelle : Aymeric Caron se lance en politique. NICOLAS UNGEMUTH

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