LE RETOUR DE CLÉMENTINE
Dans la médiocrité générale de la programmation du service public, il y a parfois des merveilles. Leur succès montre que le public a plus de talent que les dirigeants des chaînes. Ainsi a-t-il fêté notamment Dix pour cent et fait, depuis deux ans, un triomphe à Lebowitz contre Lebowitz.
Pourquoi a-t-il fallu attendre deux ans pour une deuxième saison ? Mystère. Pourquoi expédie-t-on les huit épisodes en quatre semaines, à raison de deux par soir ? Autre mystère. Chacun de ces films est assez riche en émotions et en suspense pour permettre de passer une soirée magnifique. En mettre une double dose, c’est risquer la surdose. Une règle, vieille comme le spectacle, conseille aux artistes de finir un quart d’heure trop tôt plutôt que trente secondes trop tard : le public doit rester sur sa faim. Mais les gens de marketing ne sont pas des artistes. Résultat : ils affament le téléspectateur, puis ils le gavent. Ne boudons pas notre plaisir de voir, depuis avant-hier et pour trois semaines encore, Clémentine Célarié et ses amis dans les aventures du cabinet d’avocats Lebowitz. Les problèmes de société contemporains - sida, bavures policières, erreurs judiciaires, maltraitance d’enfants, violences faites aux femmes - sont traités avec rigueur, tout en étant mêlés à la bouffonnerie d’une vie quotidienne pleine d’éclats. Clémentine Célarié est à la fois poignante et d’une irrésistible drôlerie, tout comme ses partenaires, unis dans la réussite d’une série gâchée par sa programmation.
Lebowitz contre Lebowitz, France 2, encore 6 épisodes diffusés à 20 h 55 les 21, 28 février et 7 mars.