Le Figaro Magazine

REVERS DE PANTALON, UN COUP GAGNANT ?

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Le pantalon a commencé à être vraiment adopté à la ville vers 1860, remplaçant ainsi la culotte complétée de bas de soie ou de bottes. Les portraits de Napoléon III montrent ce glissement stylistiqu­e. Ce nouveau vêtement qui pend au talon - d’où son nom est alors très collant. Il faut le brider sous la chaussure pour en tendre la ligne. Au début du XXe siècle, il prend de l’ampleur. Les jambes deviennent des tubes que l’on repasse à plat. Les plis sont marqués latéraleme­nt, au niveau des coutures et non devant. Ce repassage a tendance à faire gonfler la jambe, si bien que vues de face, les jambes ont l’air très larges.

C’est dans les années 1920 que le pli marqué longitudin­alement apparaît. Il permet de mieux structurer la ligne. Malgré l’aisance importante des pantalons de l’époque, l’aspect est plus longiligne.

Le revers de pantalon est apparu avant le tournant du XXe siècle. La légende raconte que Bertie, futur Edouard VII, retourna un jour ses bas de pantalon pour éviter la boue sur un champ de courses. La mode se répandit. Une photo de 1909 le montre au derby d’Epsom avec un tel retroussis. C’est ainsi que les Anglais ont adopté le revers pour les pantalons dits de campagne. Mais pas pour la ville. Le fils de Bertie, le rigoureux roi George V fera d’ailleurs remarquer un jour à un visiteur à Buckingham sa tenue : « Mon palais est-il si humide que vous deviez porter des revers ? » C’est pour cela que le smoking ne se porte absolument pas avec un revers. Sur le continent, l’engouement a été inverse. Un beau pantalon de ville se termine avec un revers. Pour les Italiens, c’est même un impératif, le revers signant l’appartenan­ce d’un pantalon aux plus hautes lignées. C’est finalement un peu comme la conduite à gauche ou à droite, une simple différence d’appréciati­on !

Pas pour le smoking

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