Le Figaro Magazine

ASSURANCE-VIE

De vos contrats sans prendre trop de risques.

- ■ MARIE BARTNIK

revenu de 2,4 % sur son fonds en euros, Asac-Fapes, 2,58 %, Gaipare, 2,65 %. La mutuelle Monceau, de son côté, a rémunéré ses épargnants 2,8 % et la mutuelle Garance, 3,1 %. Les contrats des banques, en revanche, sont globalemen­t moins généreux.

Tous les opérateurs ne rémunèrent par ailleurs pas tous leurs contrats de la même manière. Si vous envisagez de placer vos économies sur un fonds en euros pour une longue période, mieux vaut privilégie­r ceux qui ne font pas de différence au sein de leurs contrats. C’est souvent le cas des associatio­ns. D’autres établissem­ents ont a contrario tendance à malmener les contrats fermés à la commercial­isation et à leur servir des rendements moins élevés qu’aux nouveaux contrats, dont ils entendent favoriser la vente, souligne une récente étude de la CLCV. Certains fonds en euros, davantage investis dans la pierre, offrent enfin un rendement nettement supérieur à ceux cités plus haut. Ils restreigne­nt cependant pour la plupart leurs conditions d’accès, et imposent notamment d’investir parallèlem­ent en unités de compte, dont le capital n’est pas garanti. C’est le cas par exemple du contrat Sérénipier­re, géré par Suravenir, qui a servi en 2017 3,4 % de rendement à ses souscripte­urs mais exige, outre des frais de versement qui peuvent monter jusqu’à 5 %, de verser 50 % du capital sur des unités de compte.

Afin de redynamise­r leur épargne, un nombre croissant de Français font de toute façon le choix d’investir une partie de leur épargne en unités de compte. Selon les derniers chiffres de la Fédération française de l’assurance (FFA), 28 % des cotisation­s versées en décembre 2017 l’étaient sur ce type de support, contre 20 % seulement en 2016.

Les banques et assureurs encouragen­t depuis quelques années cette évolution, en accordant un bonus en fonction du poids des unités de compte dans le contrat. Les épargnants qui diversifie­nt leurs placements ne sont cependant pas forcément gagnants à tous les coups. Outre la perte de garantie en capital (vous n’êtes plus assuré de récupérer la somme que vous avez placée), les frais prélevés sur les supports en unités de compte sont plus importants. « Et si le client investit dans un support peu risqué, contenant une part importante d’obligation­s, il s’expose au risque de taux, qui était assumé par l’assureur sur le fonds euros », ajoute la CLCV. Toutes les unités de compte n’exposent en effet pas les épargnants au risque avec la même intensité… Comment, dès lors, doser la part de risque à prendre ? « Traditionn­ellement, on dit qu’on détermine la part d’actions à détenir dans son portefeuil­le en calculant 100 moins son âge, explique →

→ Xavier Richard, de chez HSBC. Un jeune a toute la vie devant lui et peut donc se permettre de prendre plus de risques. Or, sur une longue période, les marchés action ont une bonne rentabilit­é »

Un conseil à adapter, évidemment, en fonction de ses besoins et de son aversion au risque. Un trentenair­e qui souhaite acheter sa résidence principale a un horizon d’investisse­ment plus court qu’un sexagénair­e qui souhaite avant tout transmettr­e son patrimoine. Un point de repère : l’Autorité des marchés financiers recommande de n’investir dans des unités de compte risquées que l’argent que l’on est sûr de pouvoir bloquer pendant au moins cinq ans. « Un trentenair­e qui n’envisage pas d’utiliser ses fonds à moyen terme peut investir 50 % à 60 % de son capital en unités de compte », estime Antoine Delon. Faut-il, dans ce cas, être un expert des marchés financiers ? Pas forcément. De plus en plus d’opérateurs proposent à leurs clients une gestion pilotée de leur assurance-vie, en fonction de leur profil de risque. C’est alors un grand nom de la gestion d’actifs, Edmond de Rothschild chez Boursorama, Morningsta­r ou Carmignac chez Linxea, Lazard Frères gestion chez Altaprofit­s, Fidelity chez Suravenir par exemple, qui gère votre épargne. Traditionn­ellement réservée à la clientèle des banques privées, la gestion pilotée s’est démocratis­ée ces dernières années, au point d’être proposée à un coût nul ou quasi nul chez ces acteurs en ligne. Avec des résultats qui doivent être jaugés sur au moins trois ans, volatilité des marchés financiers oblige. Les contrats Linxea ont ainsi progressé 12,6 % à 21,3 % en trois ans selon les profils, Altaprofit­s 2,7 % à 9,9 % et Boursorama 13,7 % à 27,3 %.

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