LE RETOUR EN FORCE DES GÉRANTS
Après la hausse des dernières années, la Bourse est devenue chère. Les particuliers qui veulent prendre position ont intérêt désormais à mixer fonds gérés par des professionnels et produits indiciels.
Dans l’offre pléthoriquede fonds, il existe une catégorie qui fait un véritable tabac, ce sont les ETF (« exchanged traded products »). Aussi appelés « trackers », ces fonds permettent de répliquer fidèlement un indice. On parle de « gestion passive » par opposition à la « gestion active », où le gérant est libre de ses choix. Ces produits, cotés en Bourse, permettent de prendre des positions en un éclair et de faire volteface aussi vite, le tout à peu de frais. A condition toutefois de réussir à s’y retrouver dans l’offre de plus en plus large, et parfois complexe, de trackers.
« Ces dernières années, pour gagner en Bourse, il suffisait d’investir sur un indice pour être porté avec la marée montante », note Gilles Guibout, responsable des stratégies actions européennes chez Axa IM. Un terrain de jeu idéal pour les ETF. Les fonds indiciels et les ETF ont d’ailleurs largement surfé sur cette vague. Mais, pour bon nombre de spécialistes, cette période faste pourrait être révolue. Après avoir lutté, souvent en vain, pour battre les indices, les gérants actifs tiendraient alors leur revanche. Le vent est en effet en train de tourner sur les marchés. Un peu partout, les banques centrales, qui ont largement alimenté l’euphorie, se montrent moins généreuses. La FED américaine a été la première à prendre le virage, mais, avec le retour de la croissance, les autres grandes banques centrales de la planète devraient suivre. Une enquête réalisée par Natixis Investment Managers auprès de ses grands clients
Ces dernières années, pour gagner en Bourse, il suffisait d’investir sur un indice
montre que plus des trois quarts d’entre d’eux s’attendent, pour 2018, à des marchés plus agités et à de violentes secousses, ce qui devrait donner l’avantage aux stratégies d’investissement basées sur la sélection de valeurs.
Quand les marchés sont chers, comme c’est le cas aujourd’hui, les trackers ont en effet un inconvénient : Par construction, la gestion passive amène à se positionner sur les actions ou les segments de marché qui ont le plus progressé, ce qui revient à surpondérer les actions plus chères. La gestion de conviction peut permettre en outre d’appliquer, à côté d’autres critères, un filtre retenant des sociétés performantes sur le plan social et environnemental. « Ce sont des préoccupations de plus en plus présentes chez les investisseurs », note Koen Van de Maele, chez Candriam.
Au final, dans un portefeuille, la gestion passive peut être complémentaire de la gestion active, à condition de choisir le bon indice à répliquer. Un particulier peut ainsi investir une partie de ses actifs en trackers pour s’exposer sur un marché et être mobile. Et faire confiance à des gestionnaires classiques pour des positions de plus long terme.