Le tableau de bord de... Spotify dans le feu de l’action
Spotify brûle pour Wall Street. La plate-forme de streaming musical aurait lancé une procédure confidentielle d’introduction en Bourse au mois de décembre. L’opération permettrait au géant suédois de solidifier ses assises financières et d’éponger un déficit astronomique de 539 millions d’euros.
Apparu en 2008, Spotify est un service d’écoute de musique en ligne. Plutôt que d’acheter des CD, les jeunes générations préfèrent disposer d’un accès illimité à la quasi-totalité de la musique mondiale contre un simple abonnement. Surfant sur l’essor des smartphones et des réseaux sans fil, le pionnier suédois a connu un développement fantastique, devançant ses concurrents grâce à la richesse de son catalogue et la qualité de son application mobile. Il revendique 140 millions d’utilisateurs dans 61 pays. Tout n’est pourtant pas au beau fixe. Les artistes lui reprochent de les appauvrir en leur reversant une rémunération insuffisante, en moyenne 0,00372 euro à chaque lecture d’un titre. Après Taylor Swift, qui a choisi de retirer ses chansons de la plate-forme (avant de les remettre), la start-up doit à présent gérer une plainte de l’éditeur Wixen Music Publishing concernant l’exploitation illégale de 10 000 morceaux de son catalogue, incluant Les Doors ou Santana. Elle risque une amende de 150 000 dollars par morceau… Sans oublier la montée fulgurante d’Apple Music, présent d’office dans les appareils Apple, qui pourrait détrôner le suédois à la tête du marché américain dès cet été. Après les semiéchecs de Facebook ou Snapchat en Bourse, l’introduction de Spotify représente un enjeu majeur pour la société et la validation de son modèle économique. PASCAL GRANDMAISON